Tahiti Heritage

Les voyages de Tafa’i, de Moorea à Hawaii

Polynesian pirogue Herb Kane

Polynesian pirogue Herb Kane

Cette légende qui raconte l’un des exploit du héros polynésien Tafa’i, confirme la tradition selon laquelle l’archipel de Hawaii fut découvert et peuplé par des migrations venant de Tahiti. Sous une forme imagée, elle décrit avec une vérité saisissante la manière dont les iles montagneuses de l’Océan apparaissent peu à peu aux navigateurs.

Une grande pirogue double

Le premier grand exploit de Tafa’i pour le bien de son pays fut de couper les tendons du poisson Tahiti pour le rendre stable (voir légende) , après avoir accompli ce travail il déclara qu’il serait nécessaire de couper les tendons de toutes les îles environnantes qui étaient des portions détachées du poisson , il leur faudrait aussi tirer de nouvelles terres du fond de la mer.

L’amour des voyages était en lui et il se sentait poussé à accomplir de grandes choses. C’est ainsi qu’une grande pirogue double appelée Anuanua (Arc-en-ciel), fut construite et de vaillants navigateurs avec un prêtre furent choisis pour l’accompagner. Lui-même était le pilote et l’astrologue de l’expédition. Il prit son ta’o (grande lance d’épaule) que personne ne pouvait soulever ainsi que sa pagaie que personne ne pouvait utiliser et il prépara une longue ligne de ro’a, devenue magique par son toucher, à l’extrémité de laquelle était fixé un immense hameçon de bois doué d’un pouvoir magique. Ses hommes préparèrent leurs lignes et hameçons qu’il rendit également magiques et, après les cérémonies religieuses d’usage, ils partirent pour la haute mer.

Tafa’i sort Moorea, Tetiaroa et Meetia de l’eau

Ils se rendirent d’abord à Moorea et enfonçant leurs lances dans les tendons frémissants la rendirent stable, puis ils s’en furent au Sud-Ouest à Maiao qui s’était détachée de Moorea et la stabilisèrent.

Se dirigeant ensuite vers le Nord, ils aperçurent les îlots de Tetiaroa faisant des efforts pour s’élever au-dessus des flots écumants. Ils jetèrent alors leurs hameçons et les hissèrent un à un. Puis avec leurs lances ils coupèrent les tendons et fixèrent les îlots dans leurs emplacements actuels. Poussant à l’Est, ils constatèrent que Me-ti’a était déjà installée.

Tafa’i déclara alors qu’ils devaient se rendre dans d’autres régions pour y pêcher des terres et ils arrivèrent ainsi à Tai-e-va’u (Mer rasée) et là, sous les gigantesques brisants, ils découvrirent l’important archipel

Ils se rendirent d’abord à Moorea et enfonçant leurs lances dans les tendons frémissants la rendirent stable, puis ils s’en furent au Sud-Ouest à Maiao qui s’était détachée de Moorea et la stabilisèrent.

Se dirigeant ensuite vers le Nord, ils aperçurent les îlots de Tetiaroa faisant des efforts pour s’élever au-dessus des flots écumants. Ils jetèrent alors leurs hameçons et les hissèrent un à un. Puis avec leurs lances ils coupèrent les tendons et fixèrent les îlots à leurs emplacements actuels. Poussant à l’Est, ils constatèrent que Meeti’a était déjà installée. En allant vers l’est ils ont constaté que Mehetia était déjà réparée à sa place.

Tafa’i déclara alors qu’ils devaient se rendre dans d’autres régions pour y pêcher des terres et sous les gigantesques brisants ils découvrirent les nombreux atolls de archipel des Tuamotu qu’ils ont pêché et qui depuis toujours sont restés comme de beaux atolls et îlots bordés de lits de corail de toutes les teintes et d’huîtres perlières. Pour cela, il a ajouté le groupe Mangareva élevé et d’autres îles vallonnées vers l’est qui se battaient aussi pour augmenter.

Hawaii sort de l’océan

Ils ont exploré l’océan sans piste vers le nord et ont dressé des îles, qu’ils ont découvert en observant la mer qui les entourait jusqu’à ce qu’ils aperçoivent une zone fortement agitée. En s’approchant, ils ont découvert le groupe d’Hawaï qui se trouvait encore sous la surface de l’eau.

Tafa’i jeta sa ligne et la première île qu’il tira fut Aihi, appelée aujourd’hui Hawai dont les deux pics jumeaux montèrent, du sein des flots jusqu’à ce que leurs sommets se perdissent dans les nuages, tandis que les rivages de l’île s’étendaient jusqu’à l’horizon.

Les Tahitiens la nommèrent plus tard Hawai’ia (Hawaii embrasée) à cause du feu perpétuel qui sort de son volcan et pour la distinguer de leur Hawai du Sud. Tafa’i pêcha ensuite Maui qu’il nomma ainsi en l’honneur du héros qui sépara la terre du firmament. Cette île s’élève également à une grande hauteur.

Et ils continuèrent ainsi à pêcher jusqu’à ce que toutes les îles de l’archipel fussent sorties du sein des ilots. Alors; ces intrépides navigateurs revinrent vers le sud pour y chercher des habitants qu’ils amenèrent dans ce beau pays nouvellement découvert, avec leurs dieux, leurs chefs, l’arbre à pain et d’autres végétaux.

Tafa’i veut rapprocher Hawaii de Tahiti

Mais un jour vint ou les émigrants du nord et leurs parents qui vivaient dans les îles du sud regrettèrent d’être séparés par une si grande distance et Tafa’i qui était retourné à Tahiti conçut le plan de ramener vers le sud l’archipel de Hawaï.

Avec l’aide de ses compagnons, il prépara de longues et fortes cordes, puis, invoquant les dieux, il amarra chaque île à sa grande pirogue.

 » Prenez bien garde, dit-il à ses compagnons, de ne pas rompre le charme sacré qui doit faire réussir notre entreprise. Pas une parole, pas un regard en arrière, dès que le mouvement sera commencé, sinon les dieux mécontents nous abandonneront « .

Toutes les cordes ayant été réunies en une seule qui fut fixée à la grande pirogue double de Tafai, celle-ci se mit lentement en marche sous l’effort des pagayeurs silencieux, courbés sur leur aviron et regardant fixement devant eux. Et bientôt, les îles aussi se mirent en mouvement et, dans un ordre parfait, suivirent la grande pirogue. Des applaudissements s’élevèrent du rivage ; les marins furent réjouis de les entendre, mais ils ne se retournèrent pas et gardèrent le silence.

Dans les îles, la nature entière manifestait sa joie: partout éclataient les cris d’allégresse et de triomphe des hommes et des animaux, dominant les sifflements du vent et le bruit des vagues sur le récif. Les oiseaux chantaient les coqs claironnaient, les poules caquetaient, les chiens aboyaient, et, de temps à autre, les porcs faisaient entendre leurs grognements de plaisir, tandis que bien haut dans le ciel, les oiseaux de mer se poursuivaient avec des cris aigus.

Et toujours, les pagayeurs ramaient en silence, sans regarder derrière eux, et les iles continuaient à se mouvoir sur les eaux.

les cordes se brisèrent et les dieux irrités refusèrent leur secours

Mais soudain, retentirent les sourds battements des hura (tambours de fête) et les sons mélodieux du vivo (flute de roseau) accompagnant les chants joyeux du peuple.

Alors à ces accents bien connus, le coeur des matelots fut ému ; ils ne purent résister à cet appel, Et tous, à l’exception de Tafa’i, d’un commun accord, ils se retournèrent et, dressés sur leurs bancs, ils se mirent à danser et à chanter les himene tahitiens.

Aussitôt le charme fut rompu: les cordes se brisèrent et les dieux irrités refusèrent leur secours

Ce brusque arrêt causa un grand désordre parmi les iles que remorquait la pirogue : Hawaï continua à avancer tandis que Kauai et Niihau étaient repoussées en arrière et que les îles du centre restaient stationnaires entre les deux groupes, Et des fragments de rivage détachés par le choc formèrent autant de petits îlots.

En vain, les habitants et les matelots présentèrent-ils aux dieux offrandes et supplications. Même les prières de Tafa’i, qui n’avait pourtant rien à se reprocher, restèrent sans effet et il se vit obligé de renoncer à son entreprise. Et depuis ce temps-là, l’archipel de Hawaï est resté pour toujours un groupe d’îles isolées, loin, bien loin, là-bas vers le septentrion.

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