Attention aux âmes sensibles. Devant la résidence royale, Marau Tangaroa, ont été édifiées des jetées en maçonnerie de part et d’autre du motu historique Teaka’u (dit fortLouis Philippe) qui abritent un bassin carré d’environ 40 mètres de coté. Le grand parc était utilisé comme parc à poissons. Le petit parc situé à droite servait principalement à parquer les tortues destinées à la table du roi.

Lorsqu’on avait pêché une tortue, on découpait immédiatement un morceau du sternum et on l’offrait avec une incantation au dieu Tangaroa, le dieu de la mer et des pêcheurs, comme aux Marquises et en Nouvelle-Zélande. La tortue était apportée et donnait lieu à un rite pendant lequel on lui tranchait la gorge. Puis on suspendait un morceau de chair crue provenant du flanc à une perche fourchue dressée devant la plate-forme.

Alors l’animal tout entier subissait une première cuisson dans un four creusé près de l’enceinte, après quoi, on le rapportait sur la cour. On découpait la tortue, et le chef et le grand prêtre mangeaient le cœur et une nageoire, sur le marae.

Après avoir été dépecée, la bête était cuite une seconde fois et la population mâle venait festoyer près de la cour. Les femmes n’avaient pas droit à une part, car la viande de tortue leur était interdite. Etant donné que cette nourriture était tabu et ne pouvait être emportée dans les maisons d’habitation, toute la viande qui restait après le festin était déposée sur une plate-forme en bois placée près du feu de cuisson.

Si les tortues étaient nombreuses et les restes abondants, les hommes revenaient le lendemain et se régalaient des surplus.

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Sources :

LAVAL Histoire ancienne d’un peuple polynésien 1938 p 194.
LAVAL 1968. Mémoires pour servir à l’histoire de Mangareva. Société des Océanistes, p 199
BUCK Peter (Te Rangi Hiroa) les wikings du soleil levant . Payot, Paris 1952
Photo 2 : le vivier dans les années 1970