La vallée de Taipivai est située dans une échancrure de la côte Sud de Nuku Hiva. S’ouvrant sur la mer vers le Sud, la vallée de Taipivai s’allonge sur plusieurs kilomètres à l’intérieur pour aboutir sur une très belle cascade appelée Te‘ua koe’e nui (les deux grandes anguilles) qui alimente une rivière jamais tarie et dont la largeur atteint 20 mètres par endroit. Celle-ci forme un petit lac entourant un îlot verdoyant peu avant de se jeter dans la mer. En aval, l’embouchure s’élargit en une baie formée de trois anses abritées.
Marc Bastard, dans son livre sur les Marquises, écrit :
Vers 1840, Herman Melville, le futur auteur de Moby Dick, matelot à bord d’un navire baleinier, déserta son bord à Nuku Hiva et alla se réfugier dans la vallée de Taipivai où il fut adopté par la tribu des Taipivai pourtant réputée féroce. Un séjour de quatre semaines donna naissance à son roman Taïpi.
C’est dans cette même baie de Taipivai qu’en septembre 1914 l’amiral compte Maximilien Von Spee, après avoir bombardé Papeete, mouilla une partie de sa flotte avant sa victoire du cap Coronel sur les Anglais.
Au lieu dit Vai Tavii, sur une terrasse naturelle à flanc de coteau, se trouvent d’impressionnants vestiges de l’ancienne religion marquisienne : dix statues taillées dans le tuf volcanique. Au fond de la vallée se trouvent d’importants vestiges pré européens, en très bon état de conservation : tiki, pétroglyphes et paepae.
Très arrosée, très verte, cette vallée ressemble au jardin d’Eden : arbres, plantes, fleurs et fruits foisonnent de toutes parts. Par exemple, on ne distingue pas moins à Taipivai d’une dizaine de variétés de bananiers et autant de manguiers. C’est également le berceau du Enu, le palmier endémique des Marquises.
Sources :
Herman Melville, Taipi. Paris, Gallimard, 1952.
Marc Bastard, Marquises.