Originaire de Nouvelle-Guinée il y a plus de 3 500 ans, le Uru (arbre à pain, Breadfruit) a été diffusé dans tout le Pacifique lors des migrations polynésiennes et se rencontre dans la plupart des îles à proximité des zones habitées. Étant la base de la nourriture, des dizaines de variétés de ‘Uru ont été sélectionnées et reconnues à partir de la seule espèce : Artocarpus altilis.
Utilisations culinaires du Uru
L’usage principal de l’arbre à pain est alimentaire puisque son fruit comestible, le uru, était la base de l’alimentation des polynésiens. Il se prépare bouilli, rôti ou cuit à l’étouffé ou plus simplement sur un feu de bois ou un bec de gaz. Aux temps anciens, il était généralement mangé fermenté après conservation pendant plusieurs mois dans des silos de pierre.
Le uru s’est adapté à la cuisine moderne et se prépare en frites et en gratin dauphinois. Depuis peu est proposée de la farine de uru qui permet de réaliser du pain ou des gâteaux sans gluten.
Le popo uru confit est une délicieuse confiserie faite à partir de l’inflorescence mâle de l’arbre à pain. Ce bonbon de uru était très apprécié auparavant, à une époque ou n’existait pas toutes les confiseries actuelles et ou on faisait moins attention à la teneur en sucre des aliments.
Utilisations médicinales et cosmétiques
En pharmacopée traditionnelle, le latex, les bourgeons, les jeunes pousses, les pédoncules des fruits, les pétioles, la pulpe moisie ou encore l’écorce interne des jeunes branches étaient utilisées pour des traitements médicinaux. Les fleurs, par exemple, sont grillées et frottées sur les gencives pour soulager les maux de dents.
Le latex blanc qui s’écoule de l’écorce servait tel quel de gomme à mâcher, ou comme fixateur pour les cheveux. Les hommes l’utilisaient à l’état frais pour se plaquer les cheveux en arrière. Les femmes faisaient bouillir la sève avec du monoï dans une coquille de pahua (bénitier) avant de l’étaler sur leurs cheveux.
Autres usages traditionnels du Uru
Le latex était également utilisé pour attraper les oiseaux. Mélangée de la fibre de coco, il servait aussi de poix pour calfater les pirogues. L’écorce des jeunes branches servait à la confection de tapa (tissus végétaux) de couleur beige. Le bois était utilisé pour la confection de pirogues, d’armes, d’instruments de musique, de meubles et de cercueils.