A gauche en entrant dans le cimetière de l’église Saint-Etienne de Punaauia, près de la grande croix, se trouve la tombe du guérisseur Tiurai, 1842-1918.

Baptisé à 16 ans par Mgr Jaussen, II connaissait sa Bible pour ainsi dire par cœur, mais sa foi et son instruction n’en avaient pas fait un ami des Blancs. La civilisation européenne était pour lui la source de tous les maux dont souffraient les Tahitiens. Tiurai avait consacré sa vie à soigner ses compatriotes.

Sa hutte, plantée dans la broussaille dans l’enclos paroissial actuel, était remplie de bouquets de simples, de paquets d’herbes sèches, de racines ou écorces de plantes qui formaient sa pharmacie usuelle. A ces trésors de la médecine indigène qu’il savait habilement utiliser, Tiurai joignait les ressources du prestige d’une autorité Incontestée, les astuces d’un grand bon sens. Et aussi tout un système de traitements Improvisés pour le cas qu’on lui présentait et l’autosuggestion et les pouvoirs de thaumaturge qu’on lui attribuait jouaient un grand rôle.

Les résultats étalent spectaculaires. Les abcès perçaient, les phlegmons se résorbaient, les plaies invétérées allaient vers leur cicatrisation, les articulations nouées par des rhumatismes retrouvaient leur souplesse, les intestins obstrués se vidaient. Des centaines de malades le visitaient journellement. Et chose remarquable, Tiurai n’acceptait pas de paiement. II prétendait donner gratuitement ce qu’il avait reçu gratuitement. A peine supportait il que les malades déposassent dans sa case fruits, paquets de maiore (uru) ou de poissons. Encore redonnait il le plus souvent à Pierre ce que Paul lui avait apporté…

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Sources :

Société des Océanistes : Tahiti catholique.
WALKER Osmond, biographie de Tiurai , SEO bull. 248
Simone GRAND, Tahu’a, tohunga, kahuna. Le monde polynésien des soins traditionnels. Au Vent des Îles, Tahiti, 2007