Le tiare anei était la fleur emblème de l’île de Bora Bora. D’après la légende de création de Bora bora, la tiare anei sortit des eaux, avec ses branches et ses feuilles en corail, en même temps que l’île. Le dieu Rà, la transforma ensuite en une belle plante sous les yeux de son ami le petit hoi(igname).
De nombreuses lunes passèrent et l’île fut remplie de tiare anei et de petits hoi qui poussaient en abondance. Les habitants de la mer venaient de temps en temps cueillir des fleurs anei et s’approvisionner de petits hoi. Ces petites ignames comestibles étaient très appréciées des hommes de la mer qui venaient de très loin pour les chercher.
Peu à peu, ils s’installèrent sur l’île et organisèrent de grandes fêtes. La tiare anei ornait la tête des hommes et des femmes et les petits hoi leur servaient de nourriture.
Des années passèrent et la tiare anei et les petits hoi devenaient de plus en plus rares dans l’île de Bora Bora. Le grand prêtre Rà-hotu qui s’inquiétait que la tiare anei et les petits hoi disparaissent de l’île et dît aux guerriers :
– Voyez-vous ces deux plantes, elles sont venues des profondeurs de la mer. Elles nous ont été données par les dieux de nos ancêtres pour nous nourrir et fleurir nos têtes. Nous avons abusé d’elles !
Et le prêtre leur ordonna de prendre les quelques pieds qui restaient et d’aller les planter sur la crête de Temanu afin qu’elles y restent à jamais. Puis, Rà-hotu leva les yeux vers l’horizon et leur dit :
– Un jour, les hommes du futur verront cette plante sur cette crête, et ils se demanderont pourquoi cette fleur pousse-t-elle uniquement ici et chercheront à connaître son histoire.
Le chemin d’accès est très dangereux et le prêtre avait bien pris soin de protéger la tiare anei en la plantant de l’autre coté d’une étrange pierre qui était la tête d’un oiseau. L’unique chemin était de passer sur cette pierre qui bougeait des deux côtés. Si l’oiseau ne vous permettait pas de passer sur sa tête, il vous basculait dans le vide.
De nombreux guerriers ont ainsi trouvé la mort à cet endroit.
Sources : Charles Manutahi , La fleur polynésienne dans l'histoire et la légende