Tahiri vahine était une reine guerrière qui habitait la vallée de Hamuta à Pirae (Tahiti).
Nohovao, les habitants de la vallée de la Hamuta
En ce temps-là, vivait à l’intérieur des terres, dans la vallée de Hamuta, un tout petit groupe d’habitants appelés les Nohovao. Ils étaient ingénieux pour amener la terre à produire et aussi dans l’élevage de cochons. Ils détenaient également le pouvoir de guérir et l’art du massage, ainsi que celui de tailler des ustensiles comme les ‘umete (grand bol) ou des penu (pillons). De plus, les Nohovao étaient des experts pour construire des pirogues et pour tresser des nattes.
Il arriva un jour qu’on s’aperçut de l’habileté d’une jeune femme à observer l’état du ciel, du vent et de la pluie. Comme elle avait toujours son éventail partout où elle allait, on lui donna le nom de Tahirihiri vahine (La femme à l’éventail).
Le coq avec son chant, la lune sur son parcours, le grillon qui chantait, le lézard en fleur, tous étaient les messagers de Tahirihiri vahine. Pendant que Tahirihiri vahine agitait son éventail en attendant que le vent forcît. Le Urufa, le Tuihana et le Rapatu, et la brise du soir, par sa fraîcheur, tous étaient des vents porteurs d’informations qu’affectionnait Tahirihiri vahine. Puis les Matarii passèrent, et quand il y eut la guerre, Tahirihiri vahine se plaçait à la tête de sa troupe. La lance dans la main droite, et l’éventail dans la main gauche.
Tahirihiri vahine, la femme à l’éventail
Il arriva un jour qu’on s’aperçut de l’habileté d’une jeune femme à observer l’état du ciel, du vent et de la pluie. Comme elle avait toujours son éventail partout où elle allait, on lui donna le nom de Tahirihiri vahine (La femme à l’éventail).
Le coq avec son chant, la lune sur son parcours, le grillon qui chantait, le lézard en fleur, tous étaient les messagers de Tahirihiri vahine. Pendant que Tahirihiri vahine agitait son éventail en attendant que le vent forcît. Le Urufa, le Tuihana et le Rapatu, et la brise du soir, par sa fraîcheur, tous étaient des vents porteurs d’informations qu’affectionnait Tahirihiri vahine. Puis les Matarii passèrent, et quand il y eut la guerre, Tahirihiri vahine se plaçait à la tête de sa troupe. La lance dans la main droite, et l’éventail dans la main gauche.
Le marae Tupuhaea, de Hamuta
Par la suite, les Nohovao décidèrent de faire de Tahirihiri vahine leur Arii (chef). Un nouveau marae, Moa Nui i te Vai Atoto, fut dédicacé sur le flanc de Paroa Avai. Il s’agit du marae appelé aujourd’hui Tupuhaea. Les Matarii passèrent, et depuis la grotte Faaoe, à l’intérieur des terres, jusqu’à la limite de l’embouchure de Taaone, Hamuta était dans la prospérité. Le Arii Nui se tenait à Taputapuatea sur le littoral, et à l’intérieur des terres résidait Tahirihiri vahine, Arii des Nohovao, qui étaient des devins et les constructeurs des pirogues du Arii Nui des Porionuu.
Ce fut ainsi que l’on disait Hamuta i te vai ta’i rea, l’eau fraîche des Porionuu.
Tahiri vahine était une très belle femme très convoitée par les autres guerriers, mais nul ne pouvait s’en approcher car elle était protégée par une anguille, le gardien de la vallée de la Hamuta. C’est à Pirae que Pomare I est arrivé pour la première fois à Tahiti, il a été accueilli par l’ancêtre Temarii. Pomare I a été séduit par la reine et a profité d’un moment ou l’anguille était endormie pour capturer Tahiri vahine en l’attrapant par ses longs cheveux.
Où la voir ?
On peut apercevoir Tahiri vahine certains soirs dans la vallée de la Hamuta, à Te Oro Mea, un lieu situé au quartier Walker. Elle a de longs cheveux et porte un aute (hibiscus) sur la tête à droite. On peut également la croiser sur le pont de la rivière Hamuta, car lors de ses moments de nostalgie, elle va sur la plage du Taaone essayer d’apercevoir son île natale, Fakarava.
En 2005, une statue de Tahiri vahine a été réalisée par Tunui Salmon à l’initiative de Noël Taratua et d’Olivier Babin. Elle trône sur le rond point devant la mairie de Pirae (Tahiti). Cette pierre provient de la vallée voisine de la Nahoata (photo 2 et 3)
Les dessous de Tahiri Vahine
La fabuleuse histoire de trois amis (Noël, Olivier et Tunui) qui ont voulu concilier la culture ancestrale et l’art contemporain en créant la statue d’une grande guerrière de la vallée de Hamuta à Pirae.
Après avoir parcouru la vallée de la Hamuta, sans succès nous marchions depuis des heures dans le lit de la rivière Nahoata à la recherche d’une pierre pouvant servir de support à une sculpture. Soudain, un rayon de soleil éclaira une grosse pierre qui instantanément se détacha du fond végétal.
Noël Taratua, le vieux sage de Pirae (debout) et le sculpteur Tunui Salmon (accroupi) étudient la pierre sous toutes ses coutures. Olivier Babin, qui ne veut pas se mouiller, reste sur l’autre rive, pour observer la pierre de face.
Le profil avant suggère un ventre de femme enceinte. A l’arrière, la forme en « cul de poule » me perturbait un peu. Heureusement, l’œil inspiré du sculpteur Tunui voyait une longue, très longue chevelure.
Transporter la pierre qui pesait 35 tonnes du fond de la vallée de la Nahoata, n’a pas été une mince affaire. Il a fallu tracer un chemin pour descendre l’énorme grue dans le lit de la rivière, charger la pierre sur un camion et la redescendre sur le rond point de la mairie. Le tout avec délicatesse pour ne pas faire souffrir notre future vahine.
Au début, il était prévu de déposer la pierre sous le hangar des pompiers de Pirae, où elle serait sculptée. Mais elle s’est avérée trop lourde et pour éviter de l’abîmer lors d’un second transport, il a été décidé de la déposer directement sur le rond point.
Notre vieux sage Noël (en jaune) dirige l’orientation de la pierre. Il souhaitait que la future vahine regarde vers la mer car Tahiri vahine allait souvent sur la plage du Taaone pour voir son île natale, Fakarava.
Le lendemain, un superbe arc en ciel se détachait de la statue. Nous interprétons ce signe comme un remerciement des cieux, ou des dieux ?
Tahiri Vahine, la femme à l’éventail, dans toute sa splendeur trône devant la mairie de Pirae depuis 2005. Noël avait souhaité entourer Tahiri vahine de plantes venant de la vallée de Hamuta pour la garder dans son cadre naturel.
Le sculpteur Tunui Salmon travaillant la sculpture de Tahiri vahine sur le rond point de la mairie de Pirae
Sources :
Olivier BABIN et Noël TAURATUA, 2001
Yann PAA, 2009 – Comité Culture de Pirae, nov 2011
Histoire dansée au Tiurai de 1962 par les Tamahi Hamuta, Kahu BURNS et au HEIVA 2013 par la troupe Hei Tahiti.