Vous, qui avez lu 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne, rappelez-vous que le sous-marin du capitaine Nemo venant du nord ouest effectue une grande boucle dans l’Océan Pacifique juste devant l’atoll Clermont-Tonnerre (Reao) avant de reprendre sa route vers l’Australie. Par les hublots du sous-marin, Nemo et son équipage observent les magnifiques coraux du tombant des récifs extérieurs. Ensuite, il fait surface devant l’atoll et nous le décrit d’une façon romanesque :

Les hasards de sa navigation avaient précisément conduit le Nautilus vers l’île Clermont-Tonnerre (Reao), l’une des plus curieuses du groupe, qui fut découverte en 1822 (…)
Lorsque le Nautilus revint à la surface de l’océan, je pus embrasser dans tout son développement cette île de Clermont-Tonnerre, basse et boisée. Ses roches madréporiques furent évidemment fertilisées par les trombes et les tempêtes. Un jour, quelque graine, enlevée par l’ouragan aux terres voisines, tomba sur les couches calcaires, mêlées des détritus décomposés de poissons et de plantes marines qui formèrent l’humus végétal. Une noix de coco, poussée par les lames, arriva sur cette côte nouvelle. Le germe prit racine. L’arbre, grandissant, arrêta la vapeur d’eau. Le ruisseau naquit. La végétation gagna peu à peu. Quelques animalcules, des vers, des insectes, abordèrent sur des troncs arrachés aux îles du vent. Les tortues vinrent pondre leurs œufs. Les oiseaux nichèrent dans les jeunes arbres.
De cette façon, la vie animale se développa, et, attiré par la verdure et la fertilité, l’homme apparut. Ainsi se formèrent ces îles, œuvres immenses d’animaux microscopiques.

On ne savait pas que notre petit atoll des Tuamotu était si connu en 1870 !

Commentaires

Sources :

Jules Vernes, Vingt mille lieues sous les mers, Chap. 19