Une étrange histoire. La pierre Mahina hi’o noa est l’ultime vestige du marae Mahina sur lequel aux temps anciens étaient célébrées toutes les cérémonies d’adoration.
A chaque nouvelle lune et à chaque pleine lune, le grand prêtre célébrait une cérémonie pour témoigner leur reconnaissance et leur gratitude envers leur dieu Taaroa et tous les dieux de la nature.
Un silence cérémonial
Sur ce Marae, se trouvait un lieu très saint où seul le grand prêtre et le Roi pouvaient se rendre. Lors de ces rituels, pendant que le grand prêtre invoquait les dieux, aucun murmure ni aucun bruit ne devait être entendu. Celui qui transgresserait ces règles payerait de sa vie, c’était le roi lui même qui avait fixé ces règles.
Lors d’une cérémonie de la nouvelle lune, pendant que le grand prêtre était en train d’invoquer les dieux, avec ses grands bras ouverts et les yeux fixés vers le ciel, le roi priait à haute voix. Hina, sa femme, tenait dans ses bras leur fils qui venait à peine d’avoir ses deux ans. Brusquement, le petit garçon s’échappa de ses mains et couru en pleurant vers son père le Roi.
Sacrifié par son père
En pleine méditation, le roi se retourna et vit son petit garçon venir vers lui. Son cœur était rempli d’une souffrance telle que personne ne peut l’imaginer. Il attrapa son enfant, le mit sur l’autel, prit une hache en pierre en forme d’herminette, le frappa à la tête et ensuite offrit sa dépouille mortelle pour les esprits de la nuit.
Pendant que le roi exécutait son propre fils selon ses propres règles, personne ne bougea, comme s’ils étaient hypnotisés. Pour cette raison, le roi leur dit :
« Pourquoi n’aviez-vous fait que de me regarder ? Mon âme abattue a obéi naturellement à mes propres lois et vous n’avez rien fait d’autre que de me regarder ».
C’est ainsi qu’est né ce dicton “Mahina qui ne sait que regarder”
En juillet 2016, la pierre Mahina qui a donné son nom à la commune a été barbouillée d’un enduit jaunâtre pisseux par les responsables du Syndicat du lotissement Matavai, qui pensaient bien faire. Le patrimoine culturel de la commune de Mahina est déjà pauvre en vestiges archéologiques, mais les quelques miettes qui ont résisté aux missionnaires et aux Case, sont détériorées par les habitants.
Sources :
BABIN Olivier et TUHIO Raymond 2000 – BREMONT Légendes de Mahina.
HENRY Tueira, Tahiti aux temps anciens – Société des Océanistes