La pierre Anave, qui trône au musée de Tahiti et des îles, se trouvait dans la petite vallée de Maroto dépendant de la grande vallée de Papenoo.
C’est une pierre simplement ovoïde, très régulière, de nature siliceuse. Elle pèse 87,5 kg, mesure 0,36 m dans sa plus grande largeur et 0,50 m dans sa plus grande longueur.
Elle semble n’avoir rien d’extraordinaire et pourtant, dans l’esprit des anciens Tahitiens, elle avait, comme tant d’autres demi-divinités de pierre, des vertus singulières. Elle est, autant qu’il apparaît, de la catégorie de celles qui servaient, avec des rites définis et quasi sacrés, à mesurer ou la force ou la taille des rois et des guerriers. Celle-ci avait une renommée particulière et dont l’écho était allé jusqu’à Raiatea sinon plus loin.Les guerriers renommés de cette île y venaient essayer leurs forces.
L’épreuve consistait à la soulever pour la placer sur l’épaule. Cette cérémonie, car c’en était une, nécessitait quelque préparation. La pierre, préalablement enduite d’huile de noix de bancoul, était placée sur une natte, elle-même étendue sur une plateforme de pierres sèches. Des chanteuses et danseuses faisaient la ronde tout autour. L’athlète se tenait alors au centre du cercle et s’efforçait, jusqu’à complet épuisement, à soulever la pierre légendaire.
La placer sur l’épaule était considéré comme un haut criterium de force pour un guerrier, mais la légende rapporte qu’aucun des guerriers de Raiatea n’y parvint. Elle ne dit pas si ceux de Tahiti y réussissaient mieux.
Son nom voudrait dire » qui exige de la force et du fond « .
Sources :
Bulletin de la Société des Etudes Océaniennes n°3 oct 1918, p 146
Photo d’illustration prise lors du concours de lever de pierre du Heiva 2016 ©Tahiti Heritage