Les parcs à poissons sont des pièges dans lesquels les poissons s’engouffrent et ne peuvent plus ressortir. Ce n’est pas seulement une méthode de pêche très simple, c’est une forme primitive de l’aquaculture, puisque le parc à poissons permet de conserver les prises vivantes à moindre frais, en attendant selon la demande, pour la consommation ou l’acheminement par avion ou goélette vers Papeete.
La technique s’avère très efficace dans la topographie des atolls soumis à de forts courants marins. C’est pourquoi ils sont largement répandus aux Tuamotu, où ils représentent habituellement plus de 80% des captures. Ces parcs sont implantés le plus souvent sur les côtés des passes ou dans les hoa (chenaux inter-îlots) entre les échanges d’eaux lagonaires et océaniques, dans des eaux peu profondes, selon une savante étude des courants et des habitudes du passage des poissons. Certains sont orientés vers la sortie du chenal, d’autres au contraire sont vers l’entrée pour bénéficier à la fois du flux et reflux des marées.
Le fonctionnement est simple, deux murs de corail d’environ 50 m de longueur sont disposés en forme d’entonnoir (fa’ahoro ra’a). qui conduit par un étroit passage dans un ou plusieurs bassins circulaires (au’a ta). Les poissons poussés par le courant rentrent dans ce labyrinthe et ne retrouvent plus la sortie qui est à contre-courant. Les poissons séjournent dans ces bassins dans lequel on peut puiser en fonction des besoins. Traditionnellement construits avec des pierres de corail entassées les unes sur les autres, les parcs à poissons sont désormais de plus en plus souvent réalisés en grillage, par facilité et pas sécurité. De nombreux pêcheurs se sont fait piquer par des poissons-pierre (Synanceia verrucosa), qui se cachent entre ces pierres.
Sources :
Service de la pêche de Polynésie française : www.peche.pf BLANCHET (G.), CAILLAUD (L.), PAOAAFAITE (J.), 1985. un aspect de la pêche artisanale en Polynésie française : les pièges à poissons de Tikehau. Centre ORSTOM de Tahiti, Notes et Documents d’Océanographie no 25, 116p.
Photo 1 : Eric Vuillermoz