L’ancien hôtel Stuart

Un lieu mythique du Papeete d’antan, l’ancien hôtel Stuart dans lequel séjourna le peintre français Matisse.

Henri Matisse 1869-1954 peintre accompli arrive à Tahiti à l’âge de 61ans. Embarqué sur le Steamer, il découvre les îles des Mers du Sud. Fervent lecteur de Robert Louis Stevenson, dont il suivra les traces dans toute la Polynésie, Henri Matisse séjournera trois mois en Polynésie. Le peintre se dira « plus intéressé par la recherche de la lumière que par le peintre Gauguin ». Le 29 mars 1930, il débarque dans le port de Papeete et s’installe dans l’hôtel le plus récent de la place : Le Stuart. (photo 2). Ce dernier qui jouxte le consulat américain est tenu par un écossais William Stuart ainsi que son épouse.

Matisse est installé dans une chambre aux deuxième étage comprenant une véranda faisant ainsi face au front de mer. Le Stuart est le bâtiment le plus élevé de l’époque, comprenant quatre étages et une terrasse sur ses hauteurs, il permet à Matisse de dominer le tout Papeete.

L'Hôtel Stuart et à droite le consulat américain à Papeete.

L’Hôtel Stuart et à droite le consulat américain à Papeete.

L'ex hôtel Stuart de Papeete actuellement

L’immeuble à l’emplacement de l’ancien hôtel Stuart

Vue sur le port de Papeete, par Matisse

De sa fenêtre, il peint un de ses tableaux le plus célèbre, la vue sur le port de Papeete (photo 3). Il séjournera un mois dans la capitale.

A la suite de sa rencontre avec le cinéaste Frédéric Murnau (film Tabou), le peintre passera quelques temps sur la presqu’île à Tautira avant de se rendre sur les atolls de Fakarava et Apataki.

De retour en France, il faudra attendre quinze ans pour que les souvenirs et émotions de son séjour en Polynésie se manifeste dans ses œuvres. Il réalise des tableaux aux gouaches découpées ainsi que des tapisseries et vitraux inspirés largement de tifaifai.

Dans ses propos, dans ses lettres, le peintre a plusieurs fois évoqué ses souvenirs :

 » A Tahiti, j’ai pu apprécier la lumière — la lumière comme pure matière — et la terre de corail. C’est un pays à la fois superbe et plein d’ennui. Cette terre ignore les soucis, alors que nous avons les nôtres depuis l’âge le plus tendre, qui contribuent probablement à nous maintenir vivants. Là-bas le temps est beau dès le lever du soleil et demeure inchangé jusqu’au soir. Un bonheur à ce point immuable est lassant. »

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Sources :

Joany HAPAITAHAA, historienne au service de la Culture et du Patrimoine
Paule LAUDON, Matisse, Le voyage en Polynésie, Au vent des îles, 2003
Photo 1 L’Hotel Stuart en 1963