Tout récif peut être utile. En effet sur l’atoll de Mataiva, côté océan, se dresse à la limite de la plage et du plâtier, un bloc de calcaire corallien de 2,30 m de haut, en forme de champignon géant, dont le sommet est posé sur une frêle embase érodée.
Ofai Taunoa
Ce rocher aux tortues appelé Ofai Taunoa, est un vestige d’un ancien récif corallien soulevé (feo) qui se dressa sur le plâtier moderne.
Il est découpé et ciselé de dizaines de figures abstraites sculptées dans le roc par les éléments : l’eau, le sel, le soleil et le vent. L’étroitesse du pied est due à l’action de la mer à une période où son niveau était légèrement supérieur à celui d’aujourd’hui.
Un secret ?
Le fruit de ce long travail dû à l’érosion sur l’Ofai Taunoa renferme un secret que tous les habitants de l’atoll partagent. Ces derniers, tout au long de l’année, observent le ciel avec l’attention la plus soutenue. En effet, quand un nuage, à un moment donné de la journée prend la forme du rocher, cela signifie que durant la nuit qui va suivre, les tortues vont sortir de l’eau pour venir pondre sur la plage où se dresse cette sentinelle de pierre. Quelle aubaine !
« Chaque fois, il y a vingt ou trente tortues qui arrivent. Nous, on les laisse pondre leurs œufs ; ensuite seulement, on les mange » chuchote un habitant.
Pour protéger enfin efficacement les tortues marines, faudra-t-il un jour que la mer alliée peut-être au vent, renverse l’indicateur de corail ?
Sources :
Olivier Babin