Le Miro, Bois de rose d’océanie, est un arbre précieux qui pousse en Polynésie depuis la nuit des temps. Des feuilles aux racines et des graines aux fleurs, tout, dans ce tumu sacré, pouvait être exploité à des fins utiles. Le tronc était et reste particulièrement prisé des sculpteurs, surtout pour la fabrication d’un instrument de musique millénaire qui résonne toujours : le to’ere.

Le Miro(Thespesia populnea) est indigène de l’Afrique de l’Est jusqu’en Polynésie orientale. En Polynésie française, le Miro est présent dans tous les archipels. Il croît essentiellement en bord de mer et notamment sur sables calcaires dans les archipels de la Société et des Tuamotu. C’est l’arbre le plus sacré en Polynésie orientale car il est l’émanation du dieu Roro’o qui inspirait les prêtres dans leurs dévotions.

Son nom botanique Thespesia vient du mot grec thespesios qui signifie » divin », se référant à l’arbre recueilli à Tahiti par le capitaine Cook en 1769 et a été signalé comme un arbre sacré et planté autour des lieux de culte. L’épithète populnea , qui signifie peuplier, vient de ses feuilles qui ressemblent à celles des peupliers.

Il fait partie de la famille des Malvaceae, comme l’hibiscus , le purau et le cacaoyer.

Description botanique du Miro

Le Miro, ‘Amae ou Bois de Rose d’Océanie est un arbre de moyenne grandeur, au port souvent oblique, pouvant atteindre 20 m de hauteur et plus de 80 cm de diamètre aux feuilles simples, alternes, ovales à cordées de 14 à 22 cm de long.Le Miro est en fleurs et en fruits toute l’année. Les fleurs solitaires possèdent une corolle de 5 pétales s’ouvrant le matin de couleur jaune citron avec une tâche basale pourpre et se fanant dans l’après-midi en prenant une couleur mauve à orange.

Le fruit est une capsule globuleuse de 2 à 3 cm de long à sève rougeâtre et de couleur verte à brune à maturité, contenant une dizaine de graines pileuses. Les fruits et les graines sont tolérants au sel et sont distribués de l’île à l’île par la mer. Les graines germeront même après un an dans l’eau de mer.

Utilisations traditionnelles du Miro

Le bois du Miro servait à la réalisation de pagaies, manches de harpon et traverses de pirogues à balancier. Il était prisé pour la fabrication de récipients pour la nourriture car le bois ne contient aucune  sève désagréable susceptible de contaminer ou de parfumer les aliments stockés.

Aujourd’hui, le miro est de plus en plus recherché par les sculpteurs et plus particulièrement les fabricants d’instruments de musique, tels le to’ere, à qui le miro donne ce son si puissant.

Aux Marquises, le jus issu de l’écorce était utilisé pour teindre le tapa (tissu végétal) enveloppant les nouveau-nés tandis que celui provenant des racines servait à colorer et parfumer le monoï.

Toere

Toere, tambour de bois polynésien

Le miro en pharmacopée traditionnelle

En pharmacopée traditionnelle, les très jeunes graines vertes broyées et appliquées sur le front étaient employées afin de soulager les migraines tandis que la sève jaune est un remède populaire contre les piqûres de cent-pieds. Les écorces fraîches de Miro sont encore souvent utilisées pour traiter les calculs urinaires, lymphangites, et plaies envenimées. Des frictions d’une décoction de feuilles et d’écorces suivies d’une application de sève de fruits verts permettent de soigner la gale. Enfin, les fruits verts sont utilisés pour traiter les fibromes et tumeurs diverses, les fausses couches et les pertes blanches avec troubles nerveux.

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Sources :

Service du développement rural. foger