Le marae Mata’irea rahi, était le marae de la communauté de Huahine Nui avant que le marae de Manunu ne soit édifié. Son nom ancien était Faa-o-aitu.

Le marae fondateur de Huahine serait, d’après Tyerman & Bennet (1831), le marae de Mata’irea rahi situé au sommet de la colline de Mata’irea et dédié au dieu Tane. Il a été daté entre 1459 et 1629. Des datations plus récentes supposent qu’il fut sûrement reconstruit aux XVIIIe ou début XIXe siècle. Il faisait parti des quatre marae les plus vénérables des îles sous le vent. Il existe plusieurs marae Mata’irea à Huahine, mais aussi à Mo’orea et Tahiti .

Le site archéologique se compose de deux structures : l’une est le marae proprement dit où dix districts étaient représentés chacun par un dossier de pierre – il n’y en a plus aujourd’hui que neuf. Sur l’autre structure s’élevait une maison sacrée bâtie sur des piliers où les idoles étaient renfermées, placée en permanence, nuit et jour, sous la garde d’hommes. La maison a été visitée par le Révérend Ellis en 1818.

Environné de plusieurs plates-formes et flanqué au sud d’une structure associée dénommée Mata’irea iti, le petit Mata’irea, était dédié d’après K. Emory, à une reine de Huahine (dont on ne connait pas le nom). Les deux structures étaient également des résidences du dieu Tane et tenues en profonde vénération.

C’est là qu’en 1809, les révérends Davies et Bennet prirent contact avec le prêtre gardien des effigies de Tane qu’ils tentèrent de convaincre de la fausseté de ses croyances, et qui, à les entendre, était si contrarié qu’il manquait de se mordre la langue. Les deux missionnaires en conclurent qu’il n’avait pas le courage de leur parler pour répliquer à ce qu’ils disaient. Davies et Bennet avaient tort de mépriser le silence du vieux prêtre, qui n’était que de la courtoisie à la polynésienne, et d’autant plus méritoire que les deux hommes venaient de jeter le trouble auprès du lieu le plus sacré de Huahine. Dans un éclair de lucidité, ils conclurent cependant qu’ils avaient été traités civilement mais que leur message apparaît de peu d’importance. Le protestantisme fut néanmoins établi peu après, avec le succès que l’on sait.

Ce site archéologique est classé, n°99, par l’arrêté n°865 du 23 juin 1952.

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Sources :

Tyerman & Bennet (1831) – ELLIS William. Polynesian Researches, vol. 1-3, 1967  – EMORY Kenneth P.Stone Remains in the – Society 1933. Islands. B.P. Bishop Mus. Bull. 16 – HUAHINE, de Jean-François BARE, Nouvelles éditions Latines, Paris, dossier 26