L’ancienne mairie de Papeete
Après la Première Guerre mondiale, la nouvelle équipe municipale (menée par Hyppolite Malardé) investit le bâtiment en bois hébergeant jusque-là les sœurs de Saint- Joseph de Cluny. Rétrocédé à la commune lors sa création, il se situait au niveau de l’actuel Hôtel de Ville, entre la rue de la Petite Pologne (rue Gauguin) et la rue des Remparts. Il jouxtait une école publique qui, plus tard, servit d’annexe à la mairie.
C’est dans la cour ombragée de cette ancienne mairie que se rassemblèrent en 1921 (à la suite d’un pea pea électoral) près d’un millier de personnes afin d’organiser l’une des toutes premières manifestations de rue, à destination (déjà !) de la place Tarahoi. C’est aussi dans cette mairie que le tout jeune « Comité de la France Libre » organisa la consultation du 1er septembre 1940 (le maire était alors Georges Bambridge), invitant les habitants à se prononcer pour de Gaulle ou Pétain.
» Il y avait une allée plantée de différents tipaniers de chaque côté. Du rouge, du rose, du jaune, du blanc, des frisés. Ça sentait bon…..Et à droite les fameux tumu vii (manguier), où tous les fainéants communaux restaient assis là à ne riens faire. Ah si, ils servaient de cadrans solaires, en se déplaçant en fonction de la position du soleil, à cause de l’ombre, et on pouvait ainsi estimer l’heure du moment. »
La mairie de Papeete en 1966. Photo MFE
L’ancienne mairie de Papeete
En 1990, l’Hôtel de Ville, réplique du palais de la reine Pômare
Pour fêter son centenaire, Papeete se dote d’une nouvelle mairie digne de la capitale de la Polynésie française.
Suivant la volonté des élus, l’architecte Rodophe Weimann s’inspire fortement de l’ancien Palais de la reine Pomare IV, autrefois situé place Tarahoi. Cent ans plus tard, le souhait de François Cardella était ainsi partiellement exaucé. En 1891, le premier maire de Papeete rêvait en effet d’installer son tout jeune conseil municipal dans le palais royal (vacant après le décès de Pômare V), arguant que ce bâtiment historique appartenait au patrimoine culturel de la ville.
L’Hôtel de Ville et son parvis surélevé dominant l’ancien quartier chinois forment un vaste ensemble de quelque six mille mètres carrés qui comprend également un bâtiment administratif (à l’arrière), un parking souterrain, d’agréables jardins agrémentés d’un fare pote’e, de pièces d eau et de sculptures monumentales, surnommées « les colosses des jardins de la mairie de Papeete »
La mairie blanche et rose, construite en béton, bois et tuiles dans un style « néocolonial », est l’œuvre de l’architecte Rodolphe Weinmann. Entre autres curiosités la salle du conseil municipal avec ses tableaux en verre gravé de Deanna de Marigny représentant I’histoire de la ville, et son ascenseur rococo digne du « One two two » un célèbre hôtel de passe parisien.
La Mairie de Papeete vue de haut. Coll. Weimann
Salle des mariages de la Mairie de Papeete
Lire l’histoire de Papeete, De Wilk’s Habour à Papeete
Comment appelle t’on les habitants de Papeete ?
On ne les appelle pas ! Papeete étant un nom d’origine tahitienne, il est en effet difficile et un peu ridicule de qualifier ses habitants de « Papeetois » ou « Papeetiens ». Il en est de même pour la plupart des villes de Polynésie.
Que veut dire Papeete ?
Les historiens sont partagés. Pour certains, le nom de la ville proviendrait de la déformation de pape iti (petite eau). Pour d’autres – et plus vraisemblablement – il découlerait d’un petit ruisseau où les habitants avaient coutume de se rendre afin de puiser l’eau (pape) dans des gourdes placées dans clés paniers (ete)