Selon la mythologie Maori, la pratique du tatouage a pour origine une histoire d’amour entre un jeune guerrier maori du nom de Mataora (qui signifie le « visage de la vitalité ») et une jeune princesse Niwareka du clan des Turehu dont la demeure est dans le monde du dessous, le monde des esprits appelés Rarohenga.
Un jour, Niwareka monta dans le monde du dessus avec un groupe de danse et rencontra Mataora. Celui-ci fut éblouit par cette belle jeune fille et l’a voulu comme femme.
Ils étaient mariés et vivaient ensemble depuis un certain temps, quand Mataora devint jaloux et furieux et frappa sa femme. Niwareka s’enfuit aussitôt pour rejoindre son père Uetonga à Rarohenga.
Vous avez gâché mon tatouage !
Mataora, le cœur brisé et repentant, partit à la recherche à la recherche de sa femme dans le monde du dessous, et essayer de la reconquérir. Après bien des épreuves, et après avoir surmonté de nombreux obstacles, Mataora arriva finalement dans le royaume de Uetonga. Mais, après son long voyage, la peinture de son visage était sale et abîmée et la famille de Niwareka se moqua de la piteuse apparence de Mataora. Humilié, le jeune guerrier implora le pardon de sa femme, un pardon qu’elle accepta.
A son arrivée, Mataora vit Uetonga, le père de Niwareka, en train de tatouer une personne. Il découvrit que le tatouage était réalisé par ponction en piquant la peau et que ce n’était pas qu’un simple marquage sur la peau. Uetonga lui dit que c’était leur façon de tatouer dans le monde du dessous et étendit la main pour essuyer tous les dessins de la face de Mataora. Tout le monde riait en voyant les dessins effacés. Mataora dit :
« Vous avez gâché mon tatouage, il faut maintenant le refaire correctement. »
Ta Moko, L’art du tatouage maori
Alors Uetonga appela ceux qui concevaient les motifs de tatouage et leur dit de les dessiner sur le visage de Mataora. Il commença ensuite le tatouage en perçant avec son outil le long des lignes déjà tracées. Mataora maintenant connu la douleur intense d’être tatoué. Le père de Niwareka proposa alors à Mataora de lui enseigner l’art du tatouage (Moko).
Mataora mis de longues année à maîtriser cet art et quand cela fut fait, il retourna avec sa femme dans le monde des humains en y rapportant Ta Moko, l’art du tatouage maori.
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Sources :
Ta Moko, Maori tatoo légend. Best Elsdon, 1892 Maori Religion and Mythology Part II – pp 227-240
Illustration : Dessin d’un chef māori par Parkinson suite au premier voyage du Capitaine James Cook en Nouvelle-Zélande 1784.