Tahiti Heritage

Légende de Mahina Verohuri o te Purutu

Trois uru, fruit de l'arbre à pain

Trois uru, fruit de l'arbre à pain

La beauté a ses risques, devait se dire la belle Hina de Mahina lorsqu’elle fut recouverte de sève du fruit de l’arbre à pain, bien collante, lors de son bain dans la rivière.

Un jour vivait un chef et sa compagne Hina sur le marae Fareroi dans la plaine de Mahina. Vint un temps où le chef de Fareroi guerroya dans la vallée de Ahonu. Hina resta dans son campement avec sa suite, mais eut envie d’aller se baigner dans la rivière de la vallée de Tuauru.

L’eau était si limpide et agréable qu’elle s’y allongea de tout son corps. Alors qu’elle appréciait la fraîcheur de l’eau, un groupe de personnes en amont cueillait des uru (fruit de l’arbre à pain). Ils jetèrent un grand nombre de uru dans la rivière qui fut remplie de la sève de ce fruit, très collante. La sève s’accrocha et se colla au corps de Hina. Hina ne pouvait pas rentrer à son campement dans cet état.

Ses amies vinrent à sa recherche, la prirent et la conduisirent à son bain Vaimuna. Là, elles se mirent à la nettoyer jusqu’à ce qu’elle retrouve sa peau d’antan.

Mais pendant qu’elles la nettoyaient, une de sa femme de sa suite partit prévenir Fareroi du fait. Fareroi fut très attristé, malheureux après avoir entendu cette mauvaise nouvelle. Il laissa ces gens sous la direction d’un jeune homme, Monoihere, et revint voir sa femme bien-aimée Hina. Sur son chemin de retour il fit des incantations en invoquant les dieux de la nature.

Le héros de Fareroi arriva sur les lieux et demanda de ces nouvelles : Hina, est-elle propre ?
– Oui, elle l’est ! Répondirent ses amis.
Fareroi fut soulagé et heureux et il enlaça sa bien-aimée.

Voici la signification exacte du mot Mahina Verohuri o te Purutu ou La tempête que fait renverser la beauté.

La sève du fruit de l’arbre à pain

Le latex blanc qui s’écoule de l’écorce du fruit de l’arbre à pain, uru, servait aux temps anciens tel quel de gomme à mâcher, ou comme fixateur pour les cheveux. Les hommes l’utilisaient à l’état frais pour se plaquer les cheveux en arrière. Les femmes faisaient bouillir la sève avec du monoï dans une coquille de pahua (bénitier) avant de l’étaler sur leurs cheveux.

Cette sève servait de glu pour piéger les oiseaux et récupérer leurs plume, ou mélangée à de la fibre de coco, de poix pour calfater les pirogues.

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Sources :

BREMOND Légendes de Mahina


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