Dans les plaines de la petite île de Maiao, se trouvent deux lacs d’eau salée : Roto Iti au nord et Roto Rahi au Sud, communiquant tous deux avec le lagon actuel par des petits chenaux que l’on peut traverser en ayant de l’eau à mi-cuisses.
Lac du Nord, Roto iti
Le lac situé au Nord, actuellement Roto iti, s’appelait autrefois Roto Teraro.
Lac du sud, Roto Rahi
Le lac du Sud, nommé actuellement Roto Rahi dans toute son étendue, bien qu’il soit séparé en deux parties reliées par un chenal d’une quarantaine de mètres de largeur, s’appelait dans sa partie Nord Roto Auahi iti, dans sa partie Sud Roto Auahi Rahi.
Raoult Tessier, qui visita le lac Roto Rahi en 1960, constata que son niveau s’abaissait progressivement. La rive dans cette partie, s’était avancée vers le milieu du lac en deux points, à la suite du dénivellement des eaux certainement produit par l’évaporation.
La première phase d’assèchement, avait laissé un sol déjà très ferme composé de débris marins et de détritus végétaux. Des noix de cocos déposées par le flot, ont pris racine et ces jeunes cocotiers ont 1 m de hauteur ; des pandanus poussent dans les mêmes conditions. En général, la flore des atolls commence à envahir ces nouvelles terres. La seconde phase plus récente laisse un sol inconsistant et ne porte encore aucune végétation.
La portion du lac situé à l’extrême Sud, est complètement asséchée. Le sol est recouvert de vase mélangée à un dépôt de sel marin, provenant de l’évaporation de l’élément liquide, sous l’action solaire. Cependant au centre, il n’est pas très solide ; la marche y est pénible, et l’on enfonce jusqu’aux chevilles.
Cet assèchement s’est produit à la suite d’un amoncellement de sable qui a formé une barre sur toute la largeur du chenal faisant communiquer la partie en question avec le Roto Rabi proprement dit. Ce fait a ou pour conséquence l’isolement complet de cotte portion du lac, en empêchant le flux et le reflux des eaux. La partie asséchée mesurait approximativement 100 m de diamètre.
La carte de l’ile Maiao Iti levée en novembre 1930 par les géomètres BONVALET et LEHARTEL ne porte aucune indication de ce phénomène, car celui-ci parait-il n’existait pas à cette époque.
Sources :
TEISSIER R. Adjudant de Gendarmerie – 1960, Bull de la Société des études océaniennes n° 130 p 411