C’est la plus grande, la plus peuplée et la mieux équipée des îles du groupe Sud des Marquises ; elle y joue de ce fait un rôle de plaque tournante. Hiva Oa doit sa renommée internationale au fait que Paul Gauguin et Jacques Brel y demeurèrent l’un et l’autre dans les dernières années de leur vie, et y sont enterrés.
Hiva Oa est la plus grande et la plus fertile des îles du groupe Sud de l’archipel des Marquises. Elle possède de profondes vallées, un plateau luxuriant et d’épaisses forêts. La structure géologique est curieuse et complexe. D’un premier volcan, celui de Taaoa, ne subsiste qu’une muraille haute de plus de 1,000 m. Celle-ci borde la caldeira à l’intérieur de laquelle s’est développé le volcan d’Atuona. A l’Est, enfin, cet édifice principal se prolonge par le volcan de Puamau, mais il en est séparé par le dyke du mont Otua qui culmine à 924 m.
De nombreux sites archéologiques témoignent d’une forte densité de population à l’époque pré-européenne. Les sites dégagés par les archéologues sont ceux de Hanaui, Hanapeteo, Hanatekua et Puamau. C’est dans la vallée de ce dernier district que l’on a découvert les plus grand tiki des Marquises : celui de Takaii, sur le me’ae d’Oipono, mesure 2,35 m de hauteur.
Hiva Oa fut visitée par Mendana en 1595 et nommée la Dominique. Les Européens l’ont peu fréquentée jusqu’au milieu du XIX siècle, tant les populations étaient agressives et l’île troublée par les guerres qui opposaient les tribus Hamau, Naiki, Pepane et Nuku. L’annexion par la France fut prononcée en 1842 , mais pendant près de 40 ans, les administrateurs ne réussirent pas à s’imposer : quarante cas de cannibalisme étaient encore relevés à Puamau en 1876. L’évangélisation commença néanmoins en 1855 et le colonel John Hart s’établit en 1872 sur une propriété de 800 hectares à Tahauku. Il y pratiqua la culture du coton et l’élevage de bovins et de moutons grâce à la main d’œuvre chinoise et arorai (habitants des îles Gilbert, Kiribati). Sa propriété passa aux mains de la Société commerciale de l’Océanie en 1895.
Siège de l’administration française de 1904 à 1940 et de l’évêché de 1893 à 1961, l’île a aussi gardé le souvenir du peintre français Paul Gauguin et du chanteur belge Jacques Brel, venus passer les dernières années de leur vie à Atuona. Un chemin mène jusqu’aux marches du cimetière du calvaire où des milliers de gens, touristes, pèlerins, fans, curieux, amis, se recueillent devant les tombes simples des deux hommes qui ont choisi les Marquises comme dernière destination et comme lieu de repos.