Le héros Hiro, souvent confondu avec le dieu du même nom, est omniprésent dans le récit d’exploits qui se déroulent aux îles de la Société et aux îles Tuamotu.
Hiro aux îles Tuamotu
C’est dans les légendes de l’archipel des Tuamotu que le mythe qui le concerne est le plus élaboré.
Selon cette version, « Hiro » est un puissant guerrier qui, pour obtenir la main de Tiaki-Tau, la fille du roi, participe à un concours de danse, qu’il remporte. Mais le roi exige de lui une nouvelle épreuve, en l’envoyant chercher la calebasse emplie d’huile parfumée appartenant à l’ogresse Nona. Hiro en vient à bout. À son retour, alors que les festivités du mariage battaient leur plein, la princesse est entraînée au fond des océans par un démon. Hiro poursuit le démon, le défait, et ramène avec lui la princesse. Hiro — qui a eu deux enfants avec elle — tue celle-ci lorsqu’elle tourne en dérision la petite taille de son pénis.
S’ensuivent alors de nombreuses années d’aventures, de trahisons et de meurtres. Puis un jour, pour aller voir sa sœur Hina, Hiro prend la mer, où son équipage tue un oiseau sacré appartenant au dieu Tane. Celui-ci, furieux, coule le navire de Hiro, qui peut cependant se sauver et regagner la terre.
Hiro aux îles de la Société
À Tahiti, le mythe de Hiro est proche de celui des Tuamotu, mais il est moins détaillé. Il y apparaît cependant sous des traits assez différents, puisqu’il est connu pour ses tromperies, et surtout pour ses activités de voleur d’arbres à pain, de noix de coco, de cochons… Comme dans le mythe des Tuamotu, il part également en mer, tue l’oiseau sacré de Tane, et atteint Raiatea, où il épouse la belle Vai-tu-marie, après avoir tué son époux, et devient le roi de Raiatea. Il a deux enfants de sa femme, mais fini par la tuer lorsqu’elle lui reproche sa mauvaise haleine.
Capable de prouesses étonnantes, c’est Hiro qui invente le feu.
Sources :
Christine Perez. Au coeur du Grand Océan austral : Les îliens Maori – Université de Laval, (2008) Robert D. Craig, Dictionary of Polynesian mythology, Greenwood Publishing Group, 1989 Illustration de Stéphane Cazenave tahitiblues.blogspot.com