Un passage vers le monde du dessous. A une vingtaine de mètres du rivage océanique, sur le motu Tematahoa de l’atoll de Anaa, se cache la grotte Eaua bien protégée par des feo coupant et des pandanus épineux.
La grotte Eaua de Tematahoa
En descendant la paroi presque verticale sur trois mètres, on accède à une très petite salle remplie d’eau saumâtre qui communiquerait avec une plus grande cavité au delà d’un siphon. Cette grotte communiquerait avec le Pô, le monde souterrain des Mokorea.
Une habitante d’Anaa raconte :
Une femme sirène au long cheveux noir qui pouvait se transformer en humain sortait de la grotte et venait sur la terre ferme pour jouer avec les enfants. Tous les enfants et même les villageois de cette île l’adoraient. Parfois elle allait se baigner avec les enfants à la grotte, qui reliait directement l’océan grâce à un trou qui ce trouve au fond de la grotte. On racontait que quand elle marchait, ses cheveux traînaient par terre et tard dans la nuit elle rentrait chez elle.
Chaque jour c’était la même histoire. Jusqu’au jour où les premiers français sont arrivés, lorsqu’ils aperçurent cette femme assis sur un corail en train de se peigner les cheveux, ils décidèrent de la capturer…
La jeune femme prise au piège ne pouvait se battre contre eux, les villageois qui la défendaient étaient tous abattus…
Ils ont décidé de la tuer pour la vendre…
Les Mokorea
Les Mokorea, sont dans la mythologie polynésienne un peuple qui vivait sous terre par peur de la lumière et du feu. Les hommes et les femmes vivaient nus et mangeaient crus. Ils circulaient d’un archipel à l’autre de la Polynésie, sortant seulement la nuit par des trous que l’on trouve aux Australes, aux Gambier, et aux Tuamotu comme celui de Tetamanu à Fakarava ou celui de Tematahoa à Anaa.
Les Mokorea viendraient du temps d’Hawaiki Nui, époque d’un seul peuple et d’une terre unique dont Fakarava était le centre, avant que les terres ne se séparent et que ne montent les eaux de l’océan.
Sources :
BEN – BEAURY Jean Pierre (école primaire de Anaa) – HENRY Tueira – Tahiti aux temps anciens p 116 – Asheley Underswood mai 2015