Tahiri vahine, est une reine, une reine guerrière qui habitait la vallée de Hamuta à Pirae. Il subsiste à cet endroit une grande plate forme de marae et une grande grotte appelée Vai Fa’aoe. La grotte est sur le versant droit de la vallée de la Hamuta, à flanc de coteau. L’entrée forme une grande caverne de 5 m de diamètre et de 8 m de profondeur. La grotte se prolonge ensuite en un petit conduit étroit, en partie inondée. Il faut passer le siphon pour continuer l’exploration.
On raconte que les deux grottes Parau et Vai fa’aoe se communiquent, et que la partie centrale est inondée. A vol d’oiseau, il y a environ 1,5 km entre les deux entrées, les moyens dont disposaient nos ancêtres ne permettaient pas de faire la traversée, que seuls des êtres extraordinaires tels que les mokorea (peuple qui vit sous terre) en étaient capables, ce sont eux qui auraient rapporté aux humains la communication de ces deux grottes.
FAA : action de… OE : retentir, avertir, rassembler, réunir.
FAAOE signifierait , lieu de rassemblement de la population dans les temps anciens.
La grotte de Tahiri Vahine
On raconte également que la guerrière Tahiri vahine et ses troupes passaient d’une vallée à l’autre par des grottes sous les montagnes lors des guerres tribales. De cette grotte de Hamuta, elle ressortait par la grotte Te ana Parau (dans la vallée de la Naohata) puis par la grotte Monoihere, à Orofara à l’extrémité Est de Mahina.
Tahiri vahine était très convoitée par d’autres guerriers. Mais il était difficile de l’approcher car une anguille, le gardien dans la vallée de la Hamuta veillait sur elle. Pomare I, conquis par sa beauté, la désirait pour femme. Il attendit que l’anguille s’endormit pour capturer Tahiri vahine en l’attrapant par ses longs cheveux. C’est à Pirae que Pomare I est arrivé pour la première fois, et qu’il a été accueilli par l’ancêtre Temarii.
Grotte Vai Fa’aoe, Ana tupapa’u, à Hamuta
Vai, l’eau miraculeuse de la grotte Te Vaifa’aoe
Il y a quelques années, Sunny, le tahu’a de Hamuta, a fait une étrange rencontre, qu’il nous décrit :
Une voix provenant de nulle part
« Le 11 juin 2002 à 23h50, alors que je dormais profondément, je fus soudainement réveillé par la voix d’un homme qui semblait se tenir juste devant l’entrée de ma maison, il n’a dit qu’un mot: Vaï !
Vaï veut dire « eau » en tahitien, et machinalement je me suis dis que j’ai dû entendre de travers, que la voix voulait dire Hey ! Alors à mon tour je lui rétorque un « Hey » avant de descendre de mon lit, et la voix me répond « hmmm! » aussi fortement que son premier mot. Persuadé donc de la présence d’un visiteur, je descends du lit, jette un coup d’oeil à mon réveil qui indique 23h50, puis me dirige vers la fenêtre et allume la lumière extérieure.
Et là, surprise! Il n’y a personne! J’aperçois Hilo qui dormait tranquillement sur un rondin de bois, c’est une chatte noire plutôt farouche qui s’enfuit à l’arrière de la maison dès qu’un visiteur pointe son nez. Un peu intrigué et ne sachant quelle explication donner à ces mots provenant de nulle part, je retourne me coucher. »
Je sentis des frissons
« Le lendemain en prenant mon petit déjeuner sur la terrasse, je repensais encore à cette voix d’homme d’un âge certain, mais qui n’avait pas de corps, mais soit, la vie ne manque pas de bizarreries.
Alors que je traversais le salon pour me resservir de café, mon attention fut attiré par un petit bidon d’eau posé dans un coin de la maison, une eau remplie de mana (pouvoir) que j’avais puisée la veille au fin fond de la grotte Te Vaifa’aoe. Et là, tout en fixant ce récipient, je fus tétanisé, comme paralysé, je sentis des frissons remonter par mes pieds et gagner tout mon corps. Habitué à ce genre de sensation, je me ressaisis aussitôt et je prononce ces mots: ahéé, o oe tau i faaroo i te tui raa po nei ! ( Ah !, c’est toi que j’ai entendu au milieu de la nuit!)
En effet, ce 11 juin 2002, j’avais entrepris de descendre dans cette grotte appelée également ana tupapa’u (grotte funéraire) pour prélever un peu de cette eau qui, selon les anciens, détiendrait des vertus et des pouvoirs, j’ai commencé la descente à 9h20, lorsque je suis arrivé au fond dans une petite galerie ou se trouvait l’eau, je lui ai parlé et joué un air de flute, puis je l’ai touchée en créant des séries de petites vagues qui, lorsqu’elles parvenaient au fond de la galerie, produisaient des sons cristallins.
A cet instant, je réalisai alors que j’étais seul, à quelques encablures sous terre, loin du monde vulgaire, pendant que dans mes mains tremblantes, l’eau dansait et sous mes yeux, elle chantait.
Après ces petites minutes d’extases dans l’au-delà (on pourrait presque dire « dans l’eau de là »), il a fallu revenir sur terre. »
Cette histoire est véridique.
Sources :
Association Te Hivarereata
Sunny Moanaura Walker : tehivarereata.over-blog.com
Photo 1, Yan Peirsegaele : Grotte Vai Fa’aoe, Ana tupapa’u, à Hamuta.