La grotte de Maraa est située au pied d’une colline qui fait face à la route de ceinture à Paea. Elle est occupée par un petit lac qui présente une illusion d’optique, puisque l’on n’arrive pas à voir la profondeur de la grotte. Le plafond de cette grotte est en forme d’arche et donne l’impression d’aller en s’abaissant vers l’extrémité de la grotte qui parait très proche, mais le fond de la grotte s’éloigne au fur et à mesure que l’on s’avance.

Quatre grottes se succèdent, Ana Paero, Vaipoiri, Matavae, Puahotu (4ème petite grotte)

La route de Maraa à Paea, Tahiti vers 1910. Photo Lucien Gauthier

La route de Maraa vers 1910. Photo Lucien Gauthier

La grotte de Maraa vers 1930

La grotte de Maraa vers 1910. Photo Lucien Gauthier

Bjarne Kroepelien décrit la grotte de Maraa en 1918 :

 Le long d’une paroi abrupte, au bord du chemin, il y avait une grotte. Des fougères odorantes s’accrochaient au flanc de la montagne et formaient presqu’un tapis qui recouvrait la roche. L’eau y était fraîche et claire. L’endroit me parut favorable pour un bain, mais alors que je me déshabillais, arrivèrent quelques jeunes garçons qui paraissaient tout à fait effrayés parce que je voulais me baigner là.
— C’est plein de tupapa’u, dit l’un, et quand je demandais de quelle sorte de tupapa’u il s’agissait, il répondit :
— C’est plein des morts, comme ça.
C’était étrange. Peut-être allais-je provoquer les Tahitiens en me baignant dans une grotte où ils avaient autrefois caché leurs morts, et j’étais sur le point de renoncer à ce projet quand arriva un autre Tahitien, qui dit qu’il y avait des fantômes qui habitaient là, mais qu’ils ne devaient pas être de la pire espèce car, il y avait très longtemps, deux Français en pirogue étaient partis ramer dedans. Quelqu’un qui s’y était baigné avait dit que, plus on nageait vers l’intérieur, plus l’eau était froide et que cela devait être terrible tout au fond.
J’ai plongé tout de même.
La grotte avait 60 à 70 mètres de long et autant de large. J’ai nagé vers l’intérieur et l’eau était à la même température.
Restés à l’entrée, les garçons regardaient, mais personne n’a voulu me suivre.

Une légende

La légende tahitienne de la vengeance de Maraa raconte le destin tragique de deux pêcheurs, Eteturi et Manai qui avaient consommé une nourriture consacrée aux dieux.


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Sources :

Henry Tuiera, Tahiti aux temps anciens SO p 85
Bjarne Kroepelien, Tuimata, 2009 éditions Haere Po
Chanson, voir Jacqui GRAFFE