Tahiti Heritage vous fait découvrir les aquarelles de George Tobin qui illustrent quelques lieux de la côte est du Tahiti d’antan.

George Tobin, lieutenant et aquarelliste

George Tobin est un lieutenant anglais de 23 ans qui participe à la deuxième expédition du Capitaine Bligh pour convoyer des plants d’arbre à pain (Uru), de Tahiti aux Antilles. La première ayant conduit à la mutinerie du Bounty. Il arrive à Tahiti en avril 1792.

Naturaliste amateur, Tobin profite de son séjour de près de quatre mois pour connaître l’île et ses habitants. Ses aquarelles sont de véritables témoignages du Tahiti d’autrefois et des premiers contacts entre Tahitiens et Européens. Tobin réussit à fixer sur la toile, à la manière d’un reportage par l’image, des informations d’ordre géographique, géologique, botanique, animalier, anthropologique. Ces aquarelles étaient destinées à l’Amirauté britannique et au souverain d’Angleterre. Elles devaient leur permettre de définir leurs stratégies politico-économiques qui visaient, à terme, l’occupation des terres découvertes et l’utilisation de leurs ressources.

Mais George Tobin ne s’est pas contenté de peindre ses aquarelles, il a également laissé un journal dans lequel il nous décrit ses impressions.

Visite de la vallée de la Tuauru, Matavai

« Le 22 avril 1792. Ayant formé un détachement dans l’espoir d’atteindre la source de la rivière de Matavai (la Tuauru), nous quittâmes le poste aux prémisses de l’aube. La vallée était large d’environ un demi mille ; les montagnes s’élevaient doucement des deux côtés, richement revêtues sur plus de la moitié de leur hauteur d’arbres à pain, de cocotiers, d’avee, d’eratta (rata) et de beaucoup d’autres arbres dont nous ignorions le nom. La terre ici était très riche…

… Le pays devint rapidement plus sauvage et pittoresque. Comme en plusieurs endroits le courant rencontrait l’obstacle d’énormes rochers, il était très rapide là où il parvenait à trouver un passage. On ne voyait plus d’arbres à pain ni de cocotiers mais il y avait des plantains (fei) tout au long de la marche. Nos regards étaient subitement attirés par de belles cataractes tombant d’une grande hauteur mais non sans en avoir été prévenus pendant notre approche par le rugissement qu’elles faisaient en forçant un passage le long des falaises boisées jusqu’à la rivière en-dessous…

… Le pays devint rapidement plus sauvage et pittoresque. Comme en plusieurs endroits le courant rencontrait l’obstacle d’énormes rochers, il était très rapide là où il parvenait à trouver un passage. On ne voyait plus d’arbres à pain ni de cocotiers mais il y avait des plantains (fei) tout au long de la marche. Nos regards étaient subitement attirés par de belles cataractes tombant d’une grande hauteur mais non sans en avoir été prévenus pendant notre approche par le rugissement qu’elles faisaient en forçant un passage le long des falaises boisées jusqu’à la rivière en-dessous.

Nos guides commencèrent alors à nous encourager vivement à rebrousser chemin, mais bien que chaque pas devînt plus difficile, nous ne voulions pas abandonner sans connaître l’objet de notre recherche. Une autre motivation nous poussait aussi à continuer : l’espoir d’atteindre une cascade appelée Peeir (Te piha) par les naturels. En poursuivant notre chemin accidenté sur environ deux milles, nous reçûmes, en effet, la récompense de nos efforts. Elle est formée par une roche basaltique perpendiculaire, haute de plus de cent pieds, sa base s’étendant le long de la rive droite de la rivière sur plus de deux cents pieds. Au-dessus, le bord fait saillie sur quelques pieds ; un large mur d’eau en descend sans rencontrer de résistance jusqu’à ce qu’il atteigne quelques rochers isolés d’où l’eau tombe en plusieurs chutes dans un bassin profond et tranquille. Les piliers sont étroitement reliés entre eux mais cassés en plusieurs endroits. Le dessin du Peeir (Te piha) fut fait de mémoire à mon retour au poste ; les piliers ne sont peut-être pas absolument justes, j’ai essayé simplement d’en donner un aperçu général. »

On Matavai River 1792. Aquarelle de George Tobin

On Matavai River Otahytey. Aquarelle de George Tobin 1792

Le surf

George Tobin.  « Avril 1792. Il est courant de voir les enfants de cinq ou six ans en train de s’amuser dans les plus grosses vagues avec une petite planche ; ils montent sur celle-ci avant le point où la vague se brise et sont projetés violemment sur la plage, sans la moindre peur de leur propre part ni de celle de leurs parents qui ne craignent nullement des accidents »

Click edit button to change this text.

Click edit button to change this text.

Commentaires

Sources :

State Library of New South Wales à Sydney en Australie.
Gloria Teai Dauphin, Tahiti 2010