Tahiti Heritage

Fort de Taravao, le repère des sauvages

Fort de Taravao à Tahiti en 1897. Franom

Fort de Taravao à Tahiti en 1897. Franom

Le fort de Taravao construit en 1843, a servi de fort militaire pendant la guerre franco tahitienne, puis de prison et d’hôpital avant d’accueillir  les militaires du BIMAP. Il attend sa reconversion en pôle de développement économique.

La construction du fort de Taravao

Pour contenir la rébellion tahitienne sur la presqu’île de Taiarapu, l’armée française s’installe sur l’isthme de Taravao, sous l’impulsion du gouverneur militaire Bruat. En 1843, la construction d’un fort est décidée et le capitaine d’état-major Mariani en reçoit le commandement ainsi que la charge de diriger les travaux. La position est très forte, elle présente deux faces sur la plaine et deux autres sur un versant abrupt au pied duquel coule un ruisseau. Un blockhaus est construit près de l’angle de la plaine, où est établie une barbette pour l’artillerie. Dans la rade, un bâtiment « L’embuscade » est ancré, afin d’appuyer le poste en cas de besoin.

En 1848, la mission est terminée. Tahiti a retrouvé sa tranquillité et les marsouins quittent le fort.

Fort de Taravao, Tahiti, en 1899. Photo Lemasson.

Fort de Taravao, Tahiti, en 1899. Photo Lemasson.

Plan du fort de Taravao, Tahiti, 1866. Archives militaires

Le fort devient une prison puis un hôpital

Le fort de Taravao servira durant la seconde guerre mondiale de prison, dans laquelle seront internés les ressortissants allemands de Tahiti, puis d’hôpital.

En 1952, Le fort de Taravao, la partie du fort dont la construction par l’armée française remonte à 1844, est classé sur la première liste des monuments et sites classés (n°22 de l’arrêté n°865 du 23/06/52)

Le Bataillon d’infanterie de marine de Tahiti investit le fort en 1963

En 1962, les travaux de réhabilitation du fort débutent sous la supervision du chef de bataillon Delayen. Le  31 mai 1963, la première compagnie du Bataillon d’Infanterie de Marine de Tahiti (BIMAT), surnommée « les sauvages de Taravao » s’installe dans leur nouveau quartier de Taravao. Depuis cette date, le fort à accueilli plusieurs générations de militaires originaires de Tahiti ou de métropole.

Le Bataillon d’Infanterie de Marine du Pacifique (BIMaP) se fit connaitre lors de la 2ème guerre mondiale notamment lors des combats de Bir Hakeim en 1942 puis au cours des campagnes d’Italie et de France. En juillet 1981, il devient Régiment d’Infanterie de Marine du Pacifique Polynésie (RIMaP).

Pourquoi les sauvages ?

Lorsque la 1ère compagnie s’est installée au fort de Taravao en 1963, les environs étaient encore vierge, isolés, loin de toute civilisation et des autres compagnies du RIMaP basées à Arue (à plus de 50 km). Les entrainements y étaient extrêmement rudes sous la chaleur tropicale.

La 1er compagnie de combat (« les sauvages ») : compagnie permanente qui constitue l’essentiel de la réserve opérationnelle terrestre de la Polynésie. Elle est susceptible de remplir tous les types de missions de combat.

Le Régiment d’Infanterie de Marine du Pacifique Polynésie.

En juillet 1981, leBataillon d’Infanterie de Marine de Tahiti (BIMaP) devient le Régiment d’Infanterie de Marine du Pacifique Polynésie (RIMaP-P).    La 1er compagnie de combat (« les sauvages ») constitue essentiel de la réserve opérationnelle terrestre de la Polynésie. Elle est susceptible de remplir tous les types de missions de combat.

Le RIMaP-P constitue la seule force terrestre dont dispose le COMSUP (COMmandement SUPérieur de Tahiti) pour lui permettre de manifester explicitement la volonté nationale de souveraineté sur l’ensemble de la Polynésie française. Sa zone d’action s’étend à tout le territoire, des Marquises aux Australes, des Tuamotu aux Gambier et aux îles de la Société.

Le devenir du fort de Taravao

Le fort de Taravao, à la retraite depuis juin 2011, est cédé à la commune de Taiarapu Est au titre du contrat de redynamisation des sites de défense (CRSD). Le site compte plusieurs bâtiments, pour un espace foncier de 2,9 hectares. Un appel à projets, a été lancé par la commune qui a fait part de sa volonté d’y faciliter le développement d’activités économiques, telles que des petites productions, des bureaux, des offres d’hébergement touristique et autres services. L’implantation d’un pôle de santé, d’une salle polyvalente de spectacle et d’un parcours du combattant serait également envisagée.
Malheureusement, en ce début de 2022, rien n’a été entrepris.

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Sources :

Photos 1 et 2 : Lemasson, Le fort de Taravao en 1897 et 1902
Plan du fort de Taravao : Archives militaires
Commune de Taiarapu Est : Une histoire riche en événements depuis 1844
Aito, Guerriers du Pacifique :  RIMaP- Les sauvages de Taravao


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