Pedro Fernandez de Quiros, navigateur portugais au service de l’Espagne, pilote de la seconde expédition de Alvaro de Mendana de Naira en 1595, après avoir intrigué auprès du Vatican aussi bien qu’à la cour du roi Philippe III, obtint l’autorisation d’armer une petite escadre pour naviguer dans la Mer du Sud.

La flotte se composait de trois navires, dont l’un était un petit deux mâts, de faible tirant d’eau (Zabra). Ils mirent à la voile du port de Callao (Pérou) le 21 décembre 1605 en direction Est-Sud-Est. Après 36 jours de traversée ils aperçurent une petite île, ou plutôt un rocher, dans l’immensité océane, l’île Ducie. Trois jours plus tard, une autre île rocheuse s’offrit à leur vue, l’île Henderson. Le 3 février 1606, lors d’un vent de galerne, ils découvrirent le premier atoll des Tuamotu. Quiros l’appela San Telmo (Marutea du Sud).

Hao, Conversion de San Pablo

Après être passé en vue des îles Actéon et de Variaatea, dans la matinée du 10 février 1606 ils aperçurent une île qui paraissait très grande et possédait un lagon. Quiros la baptisa : Conversion de San Pablo, c’était l’île de Hao et la petite escadre mit le cap sur elle. Une légère colonne de fumée s’élevait au-dessus des cocotiers, indiquant qu’elle était habitée, et en se rapprochant on aperçut des hommes gesticulant sur la berge.

Dans l’après-midi, les bateaux approchèrent suffisamment près de terre mais seul le petit bateau (Zabra) put jeter l’ancre et mouiller par petit fond.
Tout en mettant en panne, ils détachèrent chacun une chaloupe, mais à cause des brisants aucune parvint jusqu’au rivage. De l’une d’elles, deux hommes se jetèrent à l’eau, et gagnèrent la plage à la nage, où ils furent bien reçus par les Indigènes. Suivant leur exemple, deux hommes de l’autre chaloupe se jetèrent à leur tour à la mer, pour rejoindre leurs deux hardis compagnons.

Les Indigènes après avoir jeté leurs armes à terre, les invitèrent à se rendre à leur village, mais la nuit se précisait et les quatre marins retournèrent à leur bord.

La nuit se passa à tirer des bords en vue des côtes, et au petit matin les bateaux se trouvaient à trois lieues marine sous le vent de l’endroit où les Indigènes avaient été vus la veille. On envoya les deux chaloupes, bien armées, avec les tonneaux pour faire l’aiguade. A terre on ne trouva pas d’eau, mais on découvrit une place ronde, bien propre, avec un gros arbre abritant un espèce d’autel et au pied de celui-ci, un tas d’ossements humains : les marins y plantèrent une croix.

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Sources :

Quiros : Récit historique du débarquement des Espagnols dans l’île de Hao, le 11 février 1606.
Portrait : Musée naval de Madrid