De la politique à l’élevage et à l’agriculture. Un ancien président de l’Assemblée de la Polynésie française, Noël Ilari, vécut dans une grande propriété proche du village de Mahu sur l’île de Tubuai, qu’il avait baptisée l’Ermitage de Sainte-Hélène. Un nom qui est un douloureux rappel de l’exil du grand Napoléon 1er sur l’ile anglaise de Sainte-Hélène, située dans l’Atlantique sud, à 1850 km des côtes africaines et 3500 de celles du Brésil.

Noël Ilari

Noël Ilari, né à Rennes, le 11 septembre 1897, engagé volontaire lors de la Première guerre mondiale qu’il termine sous-lieutenant, arrive une première fois en 1934 à Tahiti. Après un séjour en métropole de quelques mois en 1935, il va à Tubuai acheter du café, l’arabica des Australes, qui est renommé par la qualité de son arôme. Arrivé trop tard pour le café, il est bloqué sur place plusieurs mois et finit par s’installer à Tubuai comme colon sur une vaste propriété de 120 ha achetée à un hollandais dénommé Martini. Il élève 60 têtes de bétail, et plante 8000 pieds de caféiers.

Engagé volontaire, il participe à la seconde guerre mondiale, en métropole, puis en Indochine.

De retour en Polynésie française en 1947, il est incarcéré, car accusé avec Pouvanaa de complot contre la sûreté de l’État. Ils sont acquittés, mais Ilari est envoyé en résidence surveillée à Tubuai, où il est propriétaire terrien et instituteur. Allié au R.D.P.T., il est élu à l’Assemblée Territoriale en 1953. Il quitte le parti sur la question de la départementalisation, et est élu Président de l’Assemblée Territoriale en 1954.

Noël Ilari est officier de la Légion d’honneur. Aimant les lettres, il a écrit de nombreux articles d’une plume alerte, véhémente, et d’intéressants souvenirs dans  » Secrets tahitiens. Journal d’un popaa farani 1934-1961″. Il s’éteint à Tubuai en 1985. Sur sa tombe, est gravée dans le marbre l’inscription suivante :

A la mémoire de Noël Ilari. Né à Rennes (France) le 11 septembre 1897. Mort fidèle à son Dieu, à sa famille, à ses idées, à son ingrate patrie, après de longues souffrances morales dans l’isolement et la solitude de ce lieu. Passants méditez et priez pour lui.

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Sources :

O’REILLY Patrick – Société des Océanistes n° 36 Paris 1975 – Tahitiens p 271
ILARI Noël, secrets tahitiens, journal d’un popaa farani (1934-1363) Ed Debresse Paris