Tahiti Heritage

Epave du corsaire allemand Seeadler à Mopelia

Epave du corsaire allemand Seeadler à Mopelia. State-Library of Victoria, coll. Green Allen.

Epave du corsaire allemand Seeadler à Mopelia. State-Library of Victoria, coll. Green Allen.

Le conte von Félix Luckner, surnommé le diable de mer, commandait le Seeadler, un voilier quatre mâts avec un gros moteur auxiliaire armé qui joua un rôle important de corsaire allemand dans le pacifique lors de la première guerre mondiale. Le 2 août 1917, le navire pour caréner mouilla à l’extérieur du récif de l’atoll de Mopelia, car le lagon n’était pas assez profond. Von Luckner décrit ce qui s’est passé :

« Le deux août, vers neuf heures et demie du matin, au moment d’envoyer à terre le canot des permissionnaires, nous vîmes s’enfler la mer à l’horizon. Est-ce un mirage ? Mais l’énorme ondulation approche, toujours plus haute : une lame de fond, due à quelque tremblement de terre. Personne d’entre nous n’avait vu pareil phénomène, et nos officiers se disputaient sur sa nature et sur ses causes mais le danger me parut pressant : “Coupe le câble de l’ancre ; pare le moteur ; tout le monde sur le pont.” La lame approche toujours. Je répète d’une voix plus forte : “Le moteur en marche.” On pompe de l’air comprimé. En vain. (…)

Il ne reste que quelques secondes pour notre salut. Nos oreilles pleines d’angoisse attendent toujours. Trop tard. La lame s’est élevée au-dessus de nos têtes, et, saisissant nos planches, les a jetées sur le récif de corail. Les mâts et le couronnement s’écroulent. Le choc a détaché des blocs de corail lourds de plusieurs quintaux et qui retombent sur le pont. La vague a passé, et les quelques planches qui représentaient l’empire allemand dans cet hémisphère gisent en morceaux sur le récif. Au moment du choc, tout le monde s’était abrité de son mieux contre les agrès pleuvant sur le pont. Le calme revenu, je regardai autour de moi : personne. Étais-je le seul sauvé ? (…).

La force de l’eau porte le navire Seeadler sur le récif, il se démâte et de gros morceaux énormes de corail perforent la coque. La perte était totale.

Epave du corsaire allemand Seeadler à Mopelia en 1917.

Epave du Seeadler à Mopelia en 1917.

Marin et canon sur l'épave du Seeadler à Mopelia en 1917

Marin et canon sur l’épave du Seeadler à Mopelia en 1917

Plongée à Mopelia sur l’épave du Seeadler, en 2010

Ancre du Seeadler dans le lagon de Mopelia en 2010 

Second canon du Seeadler dans le lagon de Mopelia en 2010 

Commentaires

Sources :

Félix von Lukner. Seeteufel: Abenteuer aus meinem Leben. 1921. Ed Koehler V.-G
Felix von Luckner.  L’aigle des mers
Gérard Jaeger. Luckner, ou le roman vrai d’un corsaire du XXè siècle. 1995. Ed Glénat
La fin d’un corsaire. Bull de la société des Océanistes n°2, sept 1917. p 62
Mémorial Polynésien
Photo 1 : Epave du corsaire allemand Seeadler à Mopelia. State-Library of Victoria, coll. Green Allen.
Photos n°4 et 5 : svbeachhouse : Mopelia under water


Quitter la version mobile