Ecole Sainte-Anne des soeurs d’Atuona, Hiva Oa

L’histoire de l’école Saint-Anne, dîte école des soeurs est intimement liée à l’histoire de la Mission catholique des îles Marquises.

Les premiers navigateurs français avaient rapporté en Europe une image dorée du Pacifique : des îles riches et verdoyantes, un climat doux, des hommes libres et heureux. Ce mythe s’effrita peu à peu. L’organisation sociale et politique des îles était plus complexe qu’on l’avait pensé.

L’histoire missionnaire des Marquises est longue et difficile : « Espérer contre toute espérance » deviendra la devise épiscopale de monseigneur Lecadre. Après plusieurs échecs protestants, il faudra attendre 1838 pour qu’une mission s’installe en permanence aux Marquises.

Depuis le 3 juin 1833, l’Océanie orientale est dévolue aux pères des Sacrés Coeurs de Jésus et de Marie comme terrain de Mission. Les Gambier sont converties, Tahiti (protestante depuis 1815) et Hawaii sont fermées à Mgr Rouchouze, vicaire apostolique. Tous ses efforts vont se porter sur les Marquises. L’archipel deviendra vicariat apostolique le 9 mai 1848 et diocèse le 21 juin 1966.

Partis de Valparaiso le 28 avril 1838, les pères Borgella et Desvault, le frère Nil Laval, embarqués par le lieutenant de vaisseau Abel Dupetit Thouars, commandant de la Vénus, arrivent le 2 août 1838 à Vaitahu, à Tahuata. Le père Liausu, sous les directives de Mgr Rouchouze, avait saisi la première occasion pour envoyer des missionnaires aux Marquises. Ainsi débute l’histoire : «la Croix a précédé le Drapeau».

Le 7 décembre 1855, le père Ildephonse Dordillon est nommé vicaire apostolique des Marquises. Il est sacré à Valparaiso le 8 février 1857. Son action et son oeuvre sont considérables aux Marquises. Sous sa direction, s’effectuera le véritable enracinement de l’Église catholique dans l’archipel. C’est grâce à son impulsion que le commandant particulier de Taiohae, Rosenzweig, signe ce qui sera le premier mot officiel pour l’instruction publique aux Marquises.