Apprendre le latin, au milieu de la nature. À une vingtaine de mètres de la plage de Te ana ’o Tiki de l’île d’Aukena, en pleine brousse, se dressent les ruines d’une imposante construction d’un étage. On construisit en 1858 ce collège de garçons pour remplacer une grande case en feuilles qui était située à l’emplacement du terrain de football qui porte le nom de Re’e. Le collège a conservé le même nom.
On remarque dans le hall d’entrée la trace d’un escalier en bois qui menait au premier étage ou se trouvait un dortoir de soixante lits. Les façades extérieures sont en appareillage en moellons de corail à joint vif. Les faces intérieures des murs étaient enduites de chaux.
L’œuvre de l’éducation des Mangaréviens est surtout le travail de deux universitaires, Urbain de la Tour et Henry Mayne, qui venaient de la Lozère pour le premier et de la Touraine pour le second.
« Le collège accueillait », annonce fièrement le Père Laval, « de jeunes bambins cuivrés qui, non seulement parlaient très purement le français, mais qui faisaient des analyses latines et traduisaient passablement des auteurs de cinquième. »
Le terrain de jeu du collège de Te ana ’o Tiki, s’étendait depuis le cap Mata Kuiti jusqu’à l’endroit escarpé où jadis une cinquantaine de païens mangaréviens poursuivis par Taku, se sont précipités pour mourir. Sur ce terrain il y a peu d’arbres à pain mais un grand nombre d’hibiscus, de pandanus, de cocotiers.
Sources :
LAVAL Mémoires pour servir à l’histoire de Mangareva. Société des Océanistes 1968. p CXVIII, 225, 557 – CRUZENT Voyage aux îles Gambier p 105 – FENELON, Service de l’Urbanisme 1981 Patrimoine architectural antérieur à 1900 (AUK 07)