L’une des plus haute chute d’eau de Polynésie
La cascade de Vaipo ou cascade d’Ahuii se trouve au fond à gauche de la vallée de Hakaui, à une distance d’environ cinq kilomètres de la mer à l’ouest de l’île de Nuku Hiva. Elle mesure 350 m de haut, ce qui en fait l’une des plus haute chute d’eau de Polynésie et la 202ème chute d’eau dans le monde. Cette cascade est du type horsetail waterfall, c’est à dire une chute d’eau en forme de queue de cheval qui glisse le long de la paroi.
Le jet, qui la plupart du temps n’a qu’une largeur de trois mètres, se déverse presque en pluie dans une grande vasque creusée dans du basalte noir. Mais à la saison pluvieuse, la chute grossit considérablement.
Max Radiguet décrit sa visite la vallée de Hakaui :
Au fond de la vallée d’Acauï (Hakaui), deux murailles basaltiques, qu’on dirait sillon¬nées, déchirées par les puissantes tarières et les pics de mineurs plutoniens, s’élèvent hardiment à une hauteur énorme, et forment un étroit défilé. Rien de sinistre comme cette gorge aride et solitaire. À la base des grises falaises, dont la mince lame azurée du ciel sépare à peine les fronts sourcilleux, le sentier rocheux se tord vaguement, éclairé par un jour terne. Dès qu’on pénètre dans ce défilé, le bruit des pas résonne d’une façon lugubre comme dans une crypte funèbre, et, lorsqu’on s’arrête, on entend un mugissement pareil à celui qui sort d’un gros coquillage appliqué à l’oreille. A la radieuse verdure qui réjouissait la vue succède la sombre et morne couleur bleuâtre de ces escarpements ignés : la chaleur accablante qui accompagne l’ascension fait brusquement place à des courants d’air, et l’on se sent pris de ce frisson glacial qu’une énergique expression populaire qualifie de souffle de la mort. On n’est plus dès lors sous l’équateur, mais dans une gorge abrupte des contrées sep¬tentrionales ; on éprouve une indicible envie de revoir le soleil : par¬tout le roc surplombe, immense, inaccessible, et le regard inquiet monte en se heurtant aux parois resserrées jusqu’à l’étroite bande bleue du firmament. On avance encore, une eau verte comme l’absinthe coule silencieusement jusqu’au point où, rencontrant des obstacles, elle se brise avec fracas, rejaillit en éclaboussures sonores et continue sa course écumante.
Sources :
IZRASTOFF Constantin. Société des études Océaniennes Bull p 69
RADIGUET Max: In Revue des deux mondes Sept-Oct 1859 – La Reine blanche aux Marquises. Souvenirs et paysages d’Océanie – II. Les moeurs des Insulaires et l’occupation de l’archipel.