Les canons de Amanu seraient les plus anciens vestiges de l’arrivée des européens en Polynésie.
En 1929, l’administrateur des Tuamotu François Hervé découvrit en eau peu profonde, sur le récif côté océan quatre très vieux canons en partie enfouis dans le corail et quelques pierres qui, visiblement, n’avaient aucun point commun avec le corail du récif. Très intrigué, il réussit à dégager un des canons qu’il fit transporter avec les pierres au musée de Papeete.
En mai 1969, le Commandant Claude Maureau, qui dirigeait le groupe aéronaval de Polynésie basé à Hao aperçut sur le platier de la côte Est, par 1, 50 m. de profondeur environ, deux formes sombres qu’il réussit à dégager de leur gangue de corail et à sortir de l’eau deux canons d’un type extrêmement ancien.
Les canons d’Amanu pourraient provenir de la caravelle espagnole la San Lesmes qui avait disparu en 1526 dans le Pacifique Sud. La « San Lesmes » faisait partie de l’expédition composée de sept vaisseaux qui, sous le commandement de Garcia Jofre de Loaisa, quitta l’Espagne en juillet en 1525 avec comme objectif de refaire le tour du monde. L’expédition qui comptait 450 marins et 7 navires dont la San Lesmes fut un véritable désastre. La San Lesmes fut aperçue pour la dernière fois le 1er juin 1526, six jours après avoir franchi le détroit de Magellan avec trois autres vaisseaux.
Deux des quatre canons ont été exposés pendant plusieurs années au musée de la Découverte à la Pointe Vénus. Ils se trouvent actuellement au musée de Tahiti et des Îles en très mauvais état.
Histoire ancienne
Autrefois, à l’époque dès guerres entre atolls, un guerrier nommé Tepiki avait la charge de surveiller les éventuels envahisseurs qui pouvaient venir de l’Est II habitait sur le moto Oehava. Lors du naufrage d’un bateau espagnol Tepiki croyant que Amanu était attaqué, se livra à une lutte sans merci avec les marins qui se défendirent sans succès avec des canons. Le guerrier tua les Espagnols avec un mata, une lance affûtée aux deux extrémités. Tous les marins périrent, tous sauf un qui put s’échapper et aura une descendance sur l’atoll. La légende raconte aussi que chaque fois que quelqu’un se rend sur le site des canons par l’océan, la mer est agitée Les autres guerriers de l’île sont :
- Topata, le géant de la troisième passe au nord de l’île ;
- Maehaga Tuaira ;
- Rehuariki, le gardien du pito de Amanu ;
- Terehu Puniava, guerrier de la passe Teikariki ;
- Terupe Aratau, guerrier du village Ikitake ;
- Tangaroa qui pêchait dans une petite passe au sud (comblée actuellement) les piraraha
Sources :
Cercle d’études sur l’île de Pâques et la Polynésie (CEIPP)
Robert Veccella Groupe de Recherche en Archéologie Navale de Polynésie française
GIFFORT PINCHOT – New-York 1930 – récit de Voyage à travers le Pacifique Sud.
RUSELL Samuel – Sydney 1935 – Tahiti et l’Océanie Française.
LANGDON Robert – Sydney 1974 The lost caravelle