Le canon situé à la gauche du buste du navigateur Bougainville, parc Bougainville à Papeete, provient de La Zélée, une canonnière de la marine française, basée dans le Pacifique. Elle était commandée par le lieutenant de vaisseau maxime Destremeau en 1914, au début de la première guerre mondiale.

A l’annonce de la déclaration de la guerre,  Destremeau, sachant qu’il ne pourrait s’opposer efficacement à de grosses unités allemandes fait installer à terre les canons du bord . Le 22 septembre 1914, deux croiseurs allemands, le Gneisenau et le Scharnhorst, dirigés par l’amiral Allemand Von Spee, qui venaient de la station allemande de Tsing-Tao en Chine s’approchent de Papeete décidés à se ravitailler en vivres et charbon aux frais de la ville de Papeete Le Commandant Destremeau fait sauter les balises du port et met le feu au dépôt de charbon qui se trouvait dans l’enceinte de la Marine, près du parc Bougainville pour les empêcher de s’approvisionner.

La canonnière La Zélée, à Papeete, vers 1910

La canonnière La Zélée, à Papeete, vers 1910

Détail du canon de la canonnière La Zélée

Détail du canon de la canonnière La Zélée

Destremeau prépare le sabotage de son bâtiment en vue d’obstruer l’entrée du port. Devant cette résistance inattendue, les croiseurs allemands bombardent Papeete et coulent la Zélée, avant même que l’on ait eu le temps de la positionner en travers de la passe. Elle était encore à quai devant l’office du Tourisme actuel a coté d’un vapeur allemand qu’elle avait capturé une semaine plus tôt.

Des obus occasionnent un violent incendie dans le centre de Papeete et tout le quartier commercial entre le front de mer et la cathédrale, de la maison Donald à l’immeuble Laguesse, est entièrement détruit. Voyant s’élever l’énorme nuage de fumée sombre, l’amiral allemand comprend que le seul butin qu’il convoite lui avait échappé. Il poursuit sa route jusqu’aux îles Falkland, où les deux croiseurs sont coulés.

Quelques restes de l’épave de la Zélée recouverts de corail reposent au fond du port de Papeete et l’un des canons trône désormais Parc Bougainville en souvenir de cet héroïque épisode.

Commentaires

Sources :

Groupe de Recherche en Archéologie navale.
MAZELLIER Philippe Mémorial polynésien tome V .