Au départ rien ne prédestinait La Bounty à entrer dans l’histoire de Tahiti. William Bligh, son capitaine, avait pour mission de collecter des plants de uru – arbre à pain pour les transplanter aux Antilles où ils fourniraient une nourriture bon marché aux esclaves noirs. Pour cette tâche Bligh avait emmené avec lui David Nelson, jardinier de son état.

Lorsque La Bounty mouilla dans la baie de Matavai, le 26 octobre 1788, il reçut l’accueil chaleureux traditionnel des habitants de Mahina. Une serre fut aussitôt montée pour abriter les plants. Le soin de les collecter avait été confié à Fletcher Christian, le second du Bounty. Pour les hommes du navire anglais commencèrent alors de véritables vacances. Leurs moindres désirs étaient satisfaits ; chaque soir ils avaient droit à des fêtes, des danses, des spectacles ; les vahine surtout n’étaient pas avares de leurs charmes ! Bref, dans un décor paradisiaque, ils vivaient un rêve merveilleux qu’ils ne pourraient plus jamais oublié.

Et ce rêve dura cinq mois ! Du 5 au 8 décembre une violente tempête s’abattit sur la Baie de Matavai qui faillit coûter la perte de la Bounty. Bligh décida de changer de mouillage et mis Le Bounty à l’abri Papaoa (où se trouve le yacht club d’Arue actuel). La vie paradisiaque des marins du Bounty put reprendre.

Un arbre à pain, uru, planté sur la pointe du Tahara’a est l’un des descendants directs de l’un des 2000 plants que le capitaine Brigh envoya en Jamaïque et à Saint-Vincent lors de la seconde expédition de 1792.

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Sources :

HALL Norman. les révoltés de la Bounty.
BLIGH Voyages
Journal de James MORRISON, second maître à bord de la Bounty.
Société des Études Océaniennes, n° 16, Papeete. 1966