Le Banian polynésien, Ora tahiti, est originaire de Polynésie. Il est reconnaissable par ses racines adventives qui descendent des branches de tous côtés, quelques unes s’arrêtant à mi chemin et d’autres allant jusqu’au sol pour y former de nouvelles bases à l’arbre, ce qui lui donne l’aspect d’une quantité de cordes tombant des branches. Il est présent dans quasiment toutes les îles hautes et aux Tuamotu seulement dans les atolls soulevés.
Un arbre aux racines aériennes
Le Banian polynésien, Ora tahiti, peut atteindre plus de 30 m de hauteur et 9 m de diamètre en comprenant ses racines aériennes. L’écorce lisse délivre après blessure une sève blanche. les feuilles alternes, sont caduques en saison sèche. Les fleurs sont fécondées par un insecte qui pond ses neufs dans la figue.bourgeons sont recouverts de gaines blanches d’où sortent des feuilles d’abord vert pâle puis vert foncé lorsqu’elles atteignent leur taille définitive.
Les fruits, de la grosseur d’un pois, croissent le long des branches et des rameaux. Ils ressemblent à de petites figues qui, de rouges virent au noir à pleine maturité. Ils sont pleins d’un suc laiteux particulièrement fade. Des oiseaux, surtout le Rupe, ce pigeon sauvage, en s’en nourrissant, assure la propagation de l’espèce.
Utilisations traditionnelles du Ora Tahiti
Les jeunes racines adventives qui servent à confectionner des couronnes contiennent une sève blanche laiteuse que les tahitiens employaient dans de nombreux médicaments.
Le bois du ora n’est pas utilisé pour la construction. Son écorce était utilisée autrefois pour faire un tapa (tissu végétal) brun clair dont on se servait pour recouvrir les lits. Il était considéré comme le plus propre à envelopper les grandes idoles du marae et tout spécialement celles du dieu Oro, le dieu de la guerre. Les tapa en ora étaient également utilisés comme serviette hygiénique.
Tapa de ora tahiti coloré avec du curcuma. Photo Olivier Babin
Histoires et légendes sur le Ora Tahiti
Selon la mythologie tahitienne, le ora proviendrait de la lune où il serait la propriété de la déesse Hina, la batteuse de tapa. C’est d’ailleurs comme arbre à tapa qu’il était essentiellement connu. Un pigeon vert (U’upa), dit la légende, ramena de la Lune des graines de Ora qui était appelé aussi autrefois aoa-aa-rau (aoa aux racines multiples).
Ces arbres sacrés étaient souvent plantés sur ou à proximité des marae. Certains étaient tapu, notamment aux Marquises. Les défunts et leurs objets étaient déposés dans l’entrelacs de racines qui se fermait sur eux. Selon la tradition orale, si cet arbre sacré est détruit, une source avoisinante peut tarir (les racines filtrant l’eau s’écoulant sous la terre) et les auteurs de l’acte irrespectueux reçoivent une sanction divine.
Cet arbre servait également d’indicateur de limite.
Sources :
SDR Arbres indigènes
Olivier Babin. Circuit du jardin botanique de Tahiti