Une petite île, mais pas sans rivalités. A cette époque, l’île voisine Mangareva était divisée en deux camps qui se livraient des luttes acharnées l’une et l’autre. Toupu était à la tête du parti de Taku (cote Nord-ouest) et Apeiti dirigeait le parti de Rikitea (Sud-Est).
Les membres de Taku, qui voulaient se venger de leur défaite, pensèrent que le plus grand chagrin qu’ils pourraient causer à Apeiti serait d’aller chercher de nuit sa concubine, Toa-te-etua-tahorea. Princesse de Taravai, elle était enceinte et de ce fait reléguée dans un enclos sacré sur le versant de la montagne de la cote Ouest de l’île de Taravai. On alla l’enlever dans la case où elle était couchée à côté de son jeune fils adoptif Hauiti. Au cours de l’attaque, cet enfant eut si peur qu’il se sauva vers un ruisseau tout près de là et demeura perché sur un arbre tout le reste de la nuit. On voit encore la pierre à laquelle cette infortunée s’accrocha pendant qu’on l’entraînait. Lorsque les ravisseurs eurent déposés la princesse nue sur leur radeau, ils se hâtèrent de gagner le large et de pousser des cris de victoire.
Sources :
LAVAL Honoré, 1938 Mangareva, l’histoire ancienne d’un peuple polynésien p 83 et 84 LAVAL Mémoires pour servir à l’histoire de Mangareva. Société des Océanistes 1968 CAILLOT Eugène, 1914, Mythes, légendes et traditions des Polynésiens, p 225