L’atoll de Fakahina se trouve à 976 km de Tahiti et à 70 km de Fagatau. Fakahina a une forme ovale, et le lagon communique à l’océan par un large hoa qui permet le renouvellement permanent de l’eau du lagon, mais qui se comble lentement. Durant les grandes marées d’équinoxe, toute cette partie Est submergée rendant la route qui fait le tour de l’île impraticable. Fakahina se compose de douze îlots dont la superficie représente 830 ha. Sur tout le pourtour de l’île, la végétation est surtout limité aux cocoteraies bien entretenues et donc très productives.

Une petite forêt de Puka (Gatae) subsiste tant bien que mal aux feux et aux cocotiers. Tarione, l’unique village habité, dispose d’une jetée facilitant ainsi l’accostage des baleinières ; une route principale le traverse allant du débarcadère au lagon. L’autre axe est la route circulaire qui permet de faire le tour de l’île à pied, à vélo ou en voiture.

 Histoire ancienne de Fakahina

L’ancien nom de Fakahina était Niuhi, « Ile aux cocotiers ». Dans les années 1913 à 1917, la moyenne annuelle de coprah tournait autour de 350 tonnes et l’île portait bien son nom ; le nom changea par la suite et devint Fakahina.

Jadis, l’île était divisée en trois districts abritant chacun un gati (district), le gati Tane occupa la partie de Gake ; le gati Mahihui s’installa à Raro et à Kereteki et le gati Tekopu habita la partie de Vàega. Ces trois clans étaient des ennemis et souvent en guerre. Si par malheur; un ennemi s’aventurait sur les terres du clan adverse, il était immédiatement appréhendé, rôti et mangé. C’était le sort réservé aux prisonniers de guerre.

1824 – Predpriatic 

Fakahina fut vu par Otto von Kotzebue en 1824. Il lui donna le nom de son bateau Predpriatic qui signifit en russe « Entreprise ». La houle et l’attitude des indigènes l’empêchèrent de débarquer.

1860 – Affrontements avec Paiore

En 1860, lors de la deuxième visite de Paiore, régent de l’archipel des Tuamotu nommé par la reine Pomare IV, Fakahina a été le théâtre d’affrontements sanglants entre ses habitants et les hommes de ce dernier. En effet, l’arrogance, l’insolence et la provocation des hommes de Paiore vis-à-vis de la population locale furent les prémices d un massacre ordonné. Il n’y eut qu’un seul survivant chez les visiteurs pour relater la scène.

Suite à cet événement, Paiore se rendît compte tardivement de son erreur. Il fit un rapport à l’Administration qui dépêcha une mission punitive diligentée de Tahiti. Un détachement de fusiliers-marins épaulé par un grand nombre de guerriers des Tuamotu arriva à Fakahina. Il s’en suivit une lutte fratricide entre les guerriers paumotu et les habitants de Fakahina, sans l’intervention des fusiliers- marins. A l’arrivée de ces derniers, la population se rendit sans résistance. Tous furent embarqués à bord du Cassini. Une partie des femmes et des enfants fut débarquée à Fakarava et le reste à Anaa. Les hommes continuèrent le voyage jusqu’à Tahiti afin d’y être jugés.

On jugea donc cette affaire. Mais, vu l’insuffisance des preuves et l’obscurité des faits rapportés, les habitants de Fakahina furent acquittés. A leur retour en 1862, la population décida de planter des cocotiers sur leur île.

1900 – L’évangélisation 

L’île fut évangélisée par le Père Montiton qui fit construire la première église ainsi que le premier village de Hokikakika à Gake. Après le raz-de-marée dévastateur de 1903 et une épidémie de grippe espagnole le vieux village de Hokikakika, a été délaissé pour l’actuel village de Tarione.

Voici un fakateni de Niuhi

Ko Niuhi te henua Tükau
matagi Tere te vaka i tua
Kiritihia Tere te vaka aro
Kiritihia
Kia hipahia tu râ e koe Te tika
ia o te henua o Niuhi Kua taka
pipita raufara.
Ka to ihoiho Ka to gahegahe
Fakarua te matagi Paupau
taku mànava
E horo te kaiga Niuhi te henua
i te Fatatapua Nuku o
Rarahiva e o Hiva Tau tua
tôpiti tamariki A Maoake.

Niuhi est l’île Exposée au vent.
Ballottée est la pirogue s’aventurant au large,
Ballottée est la pirogue naviguant dans le lagon.
Regarde au loin L’île de Niuhi
Telle un rouleau de feuilles de pandanus
Se déroulant,
S’enroulant Dans l’alizé
Qui me coupe le souffle
Reviens au pays Niuhi,
celle de la fontaine Fatatapua,
Terre de Rara-Hiva et Hiva-tau-Tua,
Tous deux enfants de Maoâke.

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Sources :

Elisabeth Teto, Association culturelle Te Reo o te Tuamotu . Tuamotu Te Kâiga p 50