Le drapeau de l’archipel des îles Tuamotu est formé à la hampe, d’une bande verticale bleue de largeur approximativement égale à 2/7ème de la longueur du drapeau et du côté du battant, de trois bandes horizontales rouge-blanche-rouge (1-2-1). Sur la bande blanche apparaissent deux rangées de huit étoiles bleues à cinq branches.
Le drapeau a été adopté en 1975 sur la base du drapeau de l’ancien royaume des Tuamotu (1832-1843) qui avait huit étoiles rouges. Les bandes rouges et blanche rappellent le drapeau polynésien. la bande bleue rappelle la mer et avec les bandes blanche et rouge, les couleurs du drapeau français. Les seize étoiles symbolisent les seize municipalités de l’archipel.
Les Tuamotu par les navigateurs et historiens
Après les Espagnols et notamment Quiros qui, les premiers, découvrent certaines de ces îles Tuamotu au début du XVIe siècle (Amanu, Hao, Takume, Raroia), d’autres Européens vont sillonner l’archipel durant deux siècles. Les dernières îles à être découvertes le seront en 1835, Kauehi et Taiaro.
Bougainville qui, en 1768 et durant un mois, traversa l’archipel qu’il nomma l' »Archipel dangereux » écrit ceci
« Nous aperçûmes après midi des pirogues qui naviguaient dans l’espèce de lac que cette île embrasse, les unes à voile, les autres avec des pagaies. Les sauvages qui les conduisaient étaient nus. J’ai nommé cette île l’île de la Harpe à cause de sa forme » Il s’agit de l’île de Hao. Poursuivant sa route, il découvrit cinq autres îles « toutes inabordables et qui ne méritaient pas que nous perdissions notre temps à les visiter »
Dans son Voyage pittoresque autour du monde, Dumont d’Urville fait une description assez détaillée des îles croisées sur sa route et de celles qu’il a pu visiter. Ses propos sur certaines populations ne sont pas toujours élogieux. « Ces hommes nous parurent les crétins de la race polynésienne », écrit-t-il en parlant des pêcheurs de perles d’une île sur laquelle il débarqua. Mais outre les impressions de l’auteur, on y trouve maints détails sur le mode de vie dans ces populations à l’époque des premiers contacts.
Jacques-Antoine Moerenhout, dans son ouvrage intitulé Voyage aux îles du grand océan, écrit ceci :
« En quittant l’île de la Harpe, nous ne rencontrâmes point d’autres terres jusqu’aux îles dénommées « Les deux groupes » La plus orientale se nomme Rouahare (Ravahere) et la plus occidentale Marokau. Deux heures après, nous mîmes en panne dans le canal et nous distinguâmes à terre plusieurs habitants. Ils lancèrent trois pirogues à notre rencontre et, invités à monter à bord, ils furent en un instant sur le pont. C’était absolument les mêmes hommes qu’à l’île de la Harpe et ils parlaient la même langue. »
Il faudra attendre la fin du XIXe siècle et le début du XXe pour prendre connaissance de la littérature et de ce fait, des langues de ces îles.
Eugène Caillot, historien français qui fit deux voyages en Polynésie, publie en 1914 et dans la langue d’origine des textes appartenant à la tradition orale, Temauri, Kaito no Hao, Te reko no te Tupuna no Makemo, Mahuia, « le bateau fantôme de Hao » pour ne citer que celui-là.
Sources :
Eugène Caillot. Mythes, légendes et traditions des Polynésiens, 1914
Johanna Nouveau Association culturelle Te Reo o te Tuamotu . Tuamotu Te Kâiga p 45
Archives Tahiti Heritage.