Le vent et les moutons ont quasiment détruit toute végétation sur l‘île de Eiao de l’archipel des Marquises. Au milieu du désert orange, s’accrochent avec ses vieilles racines noueuses, quelques arbres bien isolés.

Une végétation dégradée

La végétation de Eiao est connue pour être l’une des plus dégradée de Polynésie française. En effet, plus de 130 ans après l’introduction des premiers herbivores (boeufs, moutons…), l’île de Eiao se présente sous un aspect exceptionnellement marqué par l’érosion, près de la moitié de sa surface étant dépourvue de toute végétation, les populations animales n’étant contrôlées que par des chasses insuffisantes et des sécheresses meurtrières.

Aussi, les formations forestières originelles à Mi’o ( Thespesia populnea), Tou (Cordia subcordata), Ha’a (Pandanus tectorius) et Pu’atea (Pisonia grandis) ne se régénèrent pas et ne sont plus que très limitées, couvrant moins de 15% de l’île. Il reste quelques dernières grandes forêts de Pu’atea (Pisonia grandis) sur les falaises de la baie de Opituha, car la zone est inaccessibles pour les mammifères introduits (photo 2)

Forêts d’altitude

Seules subsistent tant bien que mal des forêts d’altitude pures de Hau (Hibiscus tiliaceus) en raison de leur caractère inextricable et de leurs capacités de marcottage naturel. Par ailleurs, ces forêts, ainsi que les formations arbustives sèches à Makomako (Cordia lutea), sont progressivement envahies par des fourrés d’espèces introduites comme le Puke (Acacia farnesiana), la pomme-cannelle Manini Puteketeke (Annona squamosa) et le Aatiko (Leucaena leucocephala) qui sont favorisés par les mammifères introduits.

Enfin et heureusement, plusieurs espèces remarquables survivent sur les falaises inaccessibles aux herbivores tandis que des fourrés à Tiatia (Dodonaea viscosa) se reconstituent aux dépens des surfaces érodées.

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Sources :

Michel Charleux, Fred Jacq
Association pour les Recherches Scientifiques et Historiques sur Eiao  ARSH-EIAO
Photo 1 : Claude Serra 2007
Photo 2 : ARSH-EIAO