Quand les missionnaires de la L.M.S. débarquèrent à Rurutu en 1821, la tradition orale raconte que le roi de l’époque fit cacher, dans une des grottes de la falaise du Matonaa, de nombreux objets sacrés appartenant à sa famille.
Cette grotte qui existait sur la falaise de Vaioivi porte le nom du dernier homme à y avoir eu accès, Otare (Orphelin), le gardien de la grotte de Matonaa (Faille-de-falaise). Pour pouvoir y entrer il fallait d’abord pata’uta’u, chanter des incantations. Le secret se perpétua de père en fils mais le dernier gardien, Otare, serait décédé avec son secret.
A l’intérieur s’y trouvaient des tiki représentant les dieux domestiques de la famille royale, les costumes d’apparat du roi et tous les ustensiles sacrés destinés aux soins du dieu Ruapa’auri, le dieu protecteur de Rurutu à l’image de requin. Encore aujourd’hui, en cas de difficulté ou de malheur en mer, les Rurutu font appel à ses services. A la mort de Otare, cette grotte disparut au milieu des failles de la falaise, et comme personne ne connaissait le chant magique, personne ne pouvait plus y entrer non plus, même pas le roi qui avait encore tous ses trésors à l’intérieur.
Si de nombreuses rumeurs circulent sur des éventuels découvreurs, la falaise dut être taillée pour laisser le passage aux véhicules quand la piste d’aviation fut construite à la fin des années 1970, et de l’avis des anciens, l’accès par la mer aurait été obstrué.
Un écrivain amoureux du fenua, Christian Serres, a écrit un roman « Natia, le lien » qui raconte, dans une fiction, l’histoire de la grotte.
légende en préparation
Sources :
Société des Etudes Océaniennes, bull n°22 décembre 1927
Taaria Walker dite Pare : Rurutu, mémoire d’avenir d’une île autrales – Haere Po 1999
Yves Gentilhomme (Rurutu)
Christian Serres, Natia, le lien