Dans cette légende polynésienne, le héros légendaire Maui affronte la déesse de la mort, la redoutable Hine Nui Te Po.
Hine Nui Te Po, était hideuse, c’était la déesse de la mort, le dernier de nos malheurs ! C’est surtout sa bouche qui était horrible. Elle avait des dents noires, dures, pointues, terribles. Quand on la voyait, on comprenait vite qu’il était temps de rédiger son testament.
Un jour, le brave Maui, qui freina la course du soleil, fut tout surpris de découvrir sa mère avec des cheveux gris.
– Quand ces cheveux gris seront tout blancs vous pourrez bien préparer mon enterrement , dit sa mère.
– Comment empêcher ça ? répondit l’enfant au grand cœur.
– C’est impossible : nul n’a pu jusqu’à cette heure vaincre la grande aïeule, Hine Nui Te Po. Celle qui, depuis toujours a le dernier mot.
Maui gonfla les biceps et évoqua un certain nombre de ses merveilleux exploits. Son papa, tourmenté par quelques mauvais présages, voulait le retenir, mais, au diable, les songes ! Pour lui tenir compagnie, le vaillant héros prit soin d’emmener avec lui quelques oiseaux. Ils empruntèrent la voix lactée. Qu’il fut long le chemin menant à la céleste maison !
Quand ils arrivèrent, la déesse dormait. Maui dit qu’il allait se glisser à l’intérieur de la déesse de la mort.
– Gardez-vous bien de parler, ou de rire avant de me voir ressortir par sa bouche !
Parmi ses amis était un certain oiseau qui avait précisément une cervelle d’oiseau. Quand notre garçon s’engouffra dans son ancêtre, chacun entendit un rire clair et moqueur : celui de l’oiseau qui laissait parler son cœur. Hine Nui Te Po se réveilla en sursaut et broya d’un coup sec la tête du héros : c’est ainsi que périt le brave Maui .
On n’a plus essayé de tuer la mort depuis…
Sources :
BG Biggs, Mythes et traditions maories. Encyclopédie de Nouvelle-Zélande, 1966.
Anthony Alpers, Mythes maoris et légendes tribales. Anckland: Longman Paul, 1964.
Illustration : Hine par Robyn Kahukiwa