Lorsque la mer était particulièrement forte, elle venait se briser en tapant violemment sur la pierre Taivini du rivage de Tiputa à Rangiroa. On disait alors que les cailloux pleuraient. Ces pleurnichements emportés par le vent signalaient aux pêcheurs perdus dans l’obscurité l’emplacement du village de Tiputa.
Une vieille légende de Tiputa à Rangiroa rapporté par Edouard Petis parle de deux pierres :
- la pierre Taivini, située près du quai de Tiputa qui a été enterrée en 1996 ;
- la pierre Hereaparoa située à quelques dizaines de mètres à gauche encore préservée.
Aux temps anciens, quand, ils n’avaient pas de pirogues pour aller pêcher et qu’ils avaient faim, les habitants de Tiputa pratiquaient la capture des cachalots et baleines, pararoa, qui étaient très nombreux à cette époque, en les incitant par des procédés magiques à franchir la grande passe Hiria – Te Ava Nui de Tiputa pour les amener à s’échouer dans des zones peu profondes du coté du lagon.
Des pêcheurs se mettaient sur la pierre Taivini pour attirer les baleines en implorant le dieu de la mer et en frappant l’eau avec une plante particulière.
La pierre Hereaparaoa qui est toujours visible était la pierre sur laquelle on tuait ensuite la baleine. Par contre, la pierre Taivini a été carrément déplacé et enfouit dans les gravas en 1996, par le service de l’Equipement, lors de la réfection de la jetée de Tiputa, et ce malgré les supplications des « anciens » de Tiputa.
Il existerait dans la passe Hiria, dans le lagon à quelques mètres du rivage un rocher autour duquel aurait été établi un ahu, c’est à dire l’autel d’un marae à prières.
Un sanctuaire pour les baleines
Le 13 mai 2002 a été créé un sanctuaire des baleines et autres mammifères marins dans les eaux intérieures, la mer territoriale ainsi que dans la zone économique exclusive de la Polynésie française. Depuis de plus en plus de baleines viennent se réfugier dans nos eaux.
Sources :
Propos de Edouard PETIS (Tiputa) recueillis par Olivier Babin en 1988
Paul OTTINO : Faatara de Tiputa relatant l’entrée des baleines (non publié)