Le Père Montiton visita l’île Fakahina, et décida à s’arrêter quelques mois dans cette île afin d’en catéchiser la population (150 âmes). Il ne se borna pas à s’y occuper de religion. Sous son habile direction. on creusa des puits en différents endroits. Une église fut aussi construite et à coté un cimetière dans le genre de celui de Takoto.

Le père Montiton raconte :

« … Moins nobles de caractère et surtout moins actifs que ceux de Takoto, les habitants de Fakahina sont du moins plus moraux… Mais tandis que les insulaires de Takoto ont complètement rompu avec les idées et les traditions païennes du passé, ceux de Fakahina, au contraire, quoique convertis bien avant eux au Christianisme, en ont conservé bon nombre, que je n’ai pu même arriver à déraciner entièrement.

« La manie du suicide est encore en usage chez eux. Pour un rien, pour le moindre sujet de mécontentement qu’ils rencontrent dans leur famille ou leur entourage, ils ont recours à ce moyen de vengeance insensé et diabolique. Les hommes se brisent la tête d’un coup de hache ou contre une roche; d’autres fois, ils se jettent seuls, ou avec femme et enfants, dans un léger esquif, et s’en vont ainsi, chantant eux-mêmes leur chant de mort, périr au large dans les flots ou sous la dent des requins. Les femmes et les enfants, qui, hélas ! se laissent gagner par la contagion de l’exemple, ont le plus souvent recours au poison. Certains poissons de l’île leur en fournissent de très violents, qui donnent presque instantanément la mort. J’ai été moi-même témoin du fait pendant on séjour à Fakahina i»

Le Père Montiton parvint néanmoins à sauver un de ces malheureux qui s’était empoisonné et se trouvait presque à l’agonie.

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Sources :

Eugène Caillot,  Histoire de la Polynésie 1914