La Place Tarahoi a été et est toujours le centre administratif, institutionnel et politique du pays. Ce site a abrité le Palais royal et l’Hôtel du Gouvernement qui ont fait place à l’Assemblée de la Polynésie française et au Haut Commissariat de la Polynésie Française.

Histoire ancienne de Tarahoi

La grande terre Papeete, au lieu dit Taraho’i, est une terre ancestrale de la royauté Pomare. C’est ici, dans cette enceinte sacrée, que les grands chefs et les terribles guerriers du Grand Océan étaient accueillis. C’est ici que les Hīvā y débattaient des grandes questions de pouvoir, de prestige, de gouvernance, de conquête.

Cette terre marécageuse est parcourue par de nombreux ruisseaux souterrains dont la Vaietē qui ressurgit sur la partie sud de cette terre et dont les eaux puissantes (pape/vai) de délivrance et de purification (tē) racontent des rites séculaires dont seules se souviennent encore d’anciennes paroles.

En aval de la Vaietē, sur la partie nord-ouest de la terre, se trouve encore une petite parcelle, vestige de la très grande place traditionnelle « Tahua Taraho’i », sur laquelle était érigé autrefois le célèbre marae du même nom « Taraho’i-i-Papeetē »

Le 17 juillet 1897; place du Gouvernement à Papeete
Place de la musique à Papeete. Photo Homes

La place du Gouvernement

Une place qui fut longtemps symbole de joie et de gaité. Par le passé, un kiosque à musique existait sur la place qui à l’époque s’appelait, tout naturellement, place de la musique. Il avait été installé en 1878 par le gouverneur Planche et attirait, chaque jeudi, la foule venue écouter la fanfare. Sur la pelouse, avaient lieu, jusqu’en 1966, les concours de chants et de danses qui constituaient l’attraction principale des fêtes de juillet. Le jury siégeait dans le kiosque qui sera du reste déplacé pour laisser plus de place aux danseurs et aux invités.

Paul Gauguin, qui aimait déambuler en cet endroit, raconte :

Dans une ville comme Papeete, il y a beaucoup de partis gouverneur, maire, évêque protestant, missionnaires catholiques, et Mesdames. A ce point qu’un jour de fête du 14 juillet deux dames de magistrats se crêpaient le chignon sur la place publique, se jetant à la tête les faveurs du gouverneur, et les maris, d’honorables magistrats de colonies, prenant fait et cause pour leur moitié, se donnaient des coups de cannes.

La place Tarahoi vue d’avion dans les années 1970

Sur cette photo aérienne du centre de Papeete, on est surpris au premier abord par l’ampleur de la verdure. On distingue,

  •  au premier plan de gauche à droite : Les « double W » de la toiture du Haut Commissariat de la Polynésie Française et sa grande esplanade gazonnée.
  • Au centre, l’Assemblée de la Polynésie française avec son grand toit plat d’ou émerge la toiture de la grande salle en forme de « chip ».
  • Au second plan, la place Tarahoi qui était encore un grand espace gazonné,
  • Derrière, le parc Bougainville, l’ancien bureau de Poste, en orange la maison de la Reine Marau, puis plus à droite en bleu ciel le Fare Tony.
Commentaires

Sources :

Tahiti d’autrefois p 118
Mémorial de la Polynésie française