La célèbre mutinerie de La Bounty n’aura duré qu’une demi-heure, le 28 avril 1789. Christian Flechter ( 1764-1793) et les mutinés regrettent rapidement leur geste et souhaitent retourner a Tahiti au plus vite. Mais s’ils tiennent à leur vie, il ne reste qu’une solution : chercher une petite île isolée, si possible inconnue et d’accès difficile.

Un mois après, le 28 avril 1789, les mutins s’arrêtent à Tubuai. L’île se situait alors à la limite des terres connues et Cook l’avait décrite comme n’ayant pas de mouillage convenable, deux critères qui furent certainement déterminants dans leur choix.

La réaction des habitants de Tubuai, quand ils aperçoivent le navire, le 24 mai 1789, n’est pas exactement celle qu’espèrent les mutinés. Ils sont accueillis par un groupe de guerriers. Le lendemain, alors que la Bounty mouille à l’intérieur du lagon, un vieillard apporte un bananier en signe de paix. Il est suivi de près par une pirogue transportant dix-huit jeunes filles, toutes plus belles les unes que les autres, qui prennent d’assaut la Bounty, où l’équipage est ravi d’une telle invasion. Mais ce cadeau est un piège, éventé grâce à un marin qui repère à temps des pirogues chargées de guerriers s’approchant de l’autre côté du navire. Les mutins comprirent le piège qui leur était tendu et firent usage de leurs armes pour repousser les assaillants. Durant cet échange douze habitants furent tués, donnant le nom de « Bloody Bay » (baie sanglante) à l’endroit.

L’hospitalité polynésienne est quelquefois difficile.

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Sources :

Journal de James Morrison, second maître à bord de la. « Bounty », traduit de l’anglais par Bertrand Jaunez, publications de la Société des Études Océaniennes, n° 16, Papeete. 1966, pp. 45 à 54.
Illustration Herb Kawainui Kane,  Bounty A Bloody Bay, Tubuai Lagoon, 1928