Dans les temps anciens, le Tamanu ou Ati (Calophyllum inophyllum) était considéré comme un arbre sacré du fait de ses vertus thérapeutiques et il était souvent planté dans l’enceinte des marae royaux.
Le Tamanu porte également les noms de laurier d’Alexandrie en français, de temanu aux Marquises et de kamanu aux îles Hawaii. Les Tahitiens le nomment Nohoahu, lorsqu’il pousse devant un marae.
Une amande miraculeuse
Le Tamanu est un arbre tropical au tronc tortueux pouvant atteindre 25 m de haut. Originaire de l’océan Indien et du Sud-est asiatique, il a été introduit dans la quasi totalité des îles polynésiennes. Son bois, imputrescible, est de couleur rouge. Ses feuilles, d’un vert profond sont fermes et luisantes, longues de quinze à vingt centimètres. Ses fleurs blanches qui dégagent un parfum suave, sont utilisées pour parfumer le monoï.
Ses nombreux fruits sont disposés en grappes éparses. Ils sont sphériques de 3 à 4 cm, de couleur vert pâle ils deviennent jaune ocre foncé à maturité. Une pulpe fine et comestible recouvre une noix à coque mince qui renferme une amande globuleuse, jaune pâle, ornée de deux demi-sphères. Les amandes fraîches sont totalement dépourvues d’huile, mais après avoir été exposées au soleil pendant quelques semaines, elles deviennent brunâtres et dégagent une odeur aromatique.
L’huile de tamanu, contrairement à la plupart des huiles végétales, n’existe pas dans le fruit mûr lorsqu’il tombe de l’arbre. Son huile se constitue progressivement pendant la phase de séchage.
Le Ati dans la culture polynésienne
Dans les temps anciens, le Ati (Tamanu) était un arbre rigoureusement tabu donc inutilisable par le commun des mortels, son bois ne pouvait servir qu’à la confection des tiki. Il était souvent planté dans l’enceinte des marae royaux parce que les dieux affectionnaient son ombrage.
Les chants polynésiens de création du monde rapportent que Tane donna à l’homme l’épiderme du Ati pour l’aspect tacheté, moucheté de son bois.
Huile de Tamanu
Les feuilles sont utilisées en pharmacopée traditionnelle pour traiter les affections cutanées et les brûlures. C’est toutefois son amande qui est la plus recherchée afin de produire l’huile de tamanu aux propriétés analgésiques et surtout cicatrisantes. Son efficacité n’est plus à prouver sur les plaies difficiles à cicatriser, les brûlures, les plaies post-opératoires et les ulcères. L’huile présente également des propriétés antalgiques, anti-inflammatoires et antibiotiques. Elle peut être utilisée tant sur les lésions des muqueuses que celles de l’épiderme.
L’huile de tamanu adoucit les irritations et prévient l’apparition de rides et de vergetures. Elle protège et nourrit les peaux sèches ou abîmées, et participe à leur réhydratation et leur revitalisation. C’est également une protection efficace contre les UVa et UVb. En soin capillaire, l’huile nourrit et redonne de l’éclat aux cheveux grâce à son action apaisante et hydratante.
Où voir des pieds de Tamanu ?
- Dans le jardin de l’Assemblée de la Polynésie française, un Tamanu a été planté le jeudi 30 septembre 2004, à l’occasion de la Journée de l’arbre, par Antony Géros, président de l’assemblée à l’époque.
- Le Tamanu situé le long de la route qui conduit à Aakapa à Nuku Hiva était certainement l’un des plus gros spécimen. Malheureusement, en se couchant il y a quelques années, ce bel arbre a obstrué la route et a du être partiellement amputé.
Sources :
Service du développement rural FOGER – Jean François BUTAUD
Gilbert CUZENT . Tahiti, Recherches sur les productions végétales 1860 . Réédité en 1983, Edition Haere Po No Tahiti
Paul PETARD. Plantes utiles de Polynésie. Raau Tahiti, 1986, Edition Haere Po No Tahiti